Aux États-Unis, entre mars et décembre 2012, on a dénombré 16 cas d’insuffisance rénale aiguë chez des sujets jeunes ayant consommé un cannabinoïde synthétique. Chez certains de ces patients, le produit consommé était du XLR-11, apparu sur le marché au premier semestre 2012.
Mars 2012 : les autorités de santé du Wyoming reçoivent la notification de trois cas d’insuffisance rénale aiguë inexpliquée chez des sujets ayant consommé un cannabinoïde synthétique (CS) (parfois appelé marijuana synthétique). Or on n’avait encore jamais décrit d’insuffisance rénale aiguë (IRA) chez les consommateurs de CS. Dès lors, il y avait trois possibilités : 1) une toxicité encore jamais reconnue ; 2) la contamination par une substance néphrotoxique dans un paquet de CS ; 3) l’arrivée sur le marché d’un nouveau CS.
Wyoming, Oregon, New York, Oklahoma, Rhode Island, Kansas
Ces 3 patients ont indiqué avoir fumé du CS dans les jours ou les heures précédant le début des symptômes. Un avait fumé un CS parfumé à la myrtille ; les deux autres un CS non spécifié. Tous les trois avaient présenté nausées, vomissement, douleurs abdominales ou douleurs des flancs et s’étaient présentés aux urgences hospitalières entre le 26 et le 29 février 2012 dans un tableau d’insuffisance rénale aiguë. Le Département de la Santé du Wyoming a déclenché une enquête pour identifier d’autres cas et trouver la cause de la maladie. Le 24 mars, un quatrième patient ayant fumé un CS parfumé à la myrtille ou au chewing-gum s’est présenté aux urgences dans le même tableau clinique. Par la suite, 12 autres cas d’IRA associés à la prise de CS ont été identifiés dans d’autres États : Oregon (6), New York (2), Oklahoma (2), Rhode Island (1) et Kansas (1).
Lésions tubulaires aiguës
Au total, parmi ces 16 patients, il y avait 15 hommes de 15 à 33 ans et 1 jeune femme de 15 ans. Aucun n’avait de maladie rénale antérieure et aucun ne prenait de médicament néphrotoxique. Huit patients ont eu une biopsie rénale : on a découvert des lésions tubulaires aiguës chez 6 d’entre eux et une néphropathie interstitielle aiguë chez 3.
Cinq des 16 patients ont dû être dialysés ; 4 ont été traités par corticothérapie. La régression a été observée dans les trois jours qui ont suivi le pic de créatininémie chez la plupart des patients.
Chez 7 patients, on a pu procéder à des analyses toxicologiques du CS consommé et des échantillons biologiques (urines, sang, plasma).
Du XLR-11 chez plusieurs patients
Dans les cas 1 à 3, on a identifié 2 CS contenant du 3-(1-naphthoyl)indole, précurseur de nombreux CS aminoalkylindole ; un des deux produits contenait aussi le puissant CS AM2201.
Le produit consommé par le patient 4 contenait du 3-(1-naphthoyl)indole ainsi que du XLR-11, un dérivé jusque-là inconnu du CS UR-144 en circulation. Les urines de ce patient contenaient le métabolite N-pentanoic acid du XLR-11.
Le sang du patient 6 contenait le même métabolite de XMR-11.
Pour le patient 11, on a trouvé dans le produit consommé et dans le sérum du XMR-11 et du CS UR-144 ; et, dans ses urines, le même métabolite du XLR-11 que le patient 4. Le produit consommé par le patient 12 contenait aussi du XLR-11. Chez les patients 13 et 14, l’analyse du produit consommé et des échantillons biologiques ont retrouvé du XLR-11 et le même métabolite. Chez le patient 15, on n’a pas trouvé de XLR-11 dans le produit consommé.
« Dans ce rapport, le produit utilisé par 5 des 16 patients contenait un nouveau CS fluoriné, le XLR-11. De plus, le XLR-11 ou son métabolite a été trouvé dans les liquides biologiques de 5 des 7 patients pour lesquels on disposait d’échantillons », conclut un communiqué des CDC.
Source : Rapport MMWR des CDC, 15 février 2013.
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