Idéalement, les personnes assistant à une overdose doivent appeler le SAMU, réaliser un massage cardiaque en cas d'arrêt cardiorespiratoire et administrer une ou deux doses de naloxone lorsqu'elle est disponible.
« Quand un usager de drogues fait une overdose aux opiacés, les personnes présentes, généralement des camarades également consommateurs, réagissent de façon inadaptée, entre claques et bain d'eau froide. Le premier réflexe est généralement de sortir la personne du lieu privé où elle fait une overdose pour des raisons de protection juridique », constate, amer, Jean-Maxence Granier, vice président de France Patients Experts Addiction. « Il faut sanctuariser le lieu où se déroule l'overdose », réagit Fabrice Olivet, directeur de l'association Autosupport des Usagers de Drogues (Asud) qui milite pour un dispositif comparable au « Good Samaritain Act » (législation du bon samaritain) canadien. Cette disposition législative fait partie des 12 mesures réclamées le 2 septembre par un collectif d'associations engagées dans la lutte contre les overdoses.
Combattre le risque perçu
La loi canadienne, est le produit de « la conception jurisprudentielle anglo-saxonne de la prise en charge d'une personne en danger, précise Béchir Bouderbala, juriste spécialisé dans la législation autour de l'usage des stupéfiants. Il n'y a pas d'obligation d'assistance à personne en danger, mais si on décide de porter assistance, on ne peut pas être poursuivi si l'on cause des dommages supplémentaires à la personne. »
En France, la loi française punit la non assistance à personne en danger, et protège de poursuite pénale les témoins agissant par « état de nécessité » décrit dans l'article 122-7 du Code pénal. « Mais il y a un risque perçu par les paires, causé par la législation sur les produits stupéfiants », poursuit Béchir Bouderbala.
« Concrètement, on n'a jamais vu un procureur de la république poursuivre un usager ou un proche d'usager pour usage ou possession de drogues après intervention des secours ou utilisation de la naloxone, insiste Béchir Bouderbala, mais il y a un flou qui doit être dissipé ! »
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