« Pour votre santé, l’alcool c’est maximum 2 verres par jour, et pas tous les jours ». Un slogan simple est percutant pour populariser les nouveaux repères de consommation proposés en mai 2017 dans les recommandations du comité d'experts commandité par Santé Publique France et l'INCa, et adopté en janvier dernier, mais encore trop souvent ignorés du grand public.
Dans leur « version longue », les repères de consommation sont les suivantes : pas plus de 10 verres standards par semaine, pas plus de 2 verres standards par jour, et avoir des jours dans la semaine sans consommation. Par ailleurs, et pour chaque occasion de consommation, il est recommandé de réduire la quantité totale d’alcool consommée, de boire lentement, en mangeant et en alternant avec de l’eau. Afin d'éviter les risques d'accident corporel, Santé Publique France préconise d'éviter les lieux et les activités à risque et de s'assurer que de la présence d'une personne de confiance.
Un quart des Français boivent au-delà de repères
Selon les résultats du Baromètre 2012 de Santé public France (25 319 adultes interrogés), publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 24 % Français de 18 à 75 ans dépassent au moins l’un des 3 repères, soit un tiers des hommes et 14 % des femmes. Par ailleurs, 64 % des hommes et 44,8 % des femmes déclaraient avoir consommé de l’alcool au cours des 7 derniers jours.
La nouvelle campagne de Santé publique France est construite autour des risques méconnus (hémorragie cérébrale, cancers, hypertension…) associés à la consommation d’alcool. Dans le spot destiné à la télévision, l'agence insiste notamment sur les risques autres que les accidents de voiture, insistant sur le fait qu'au-delà de 2 verres par jour on les risque d’hémorragie cérébrale, de cancers et d’hypertension augmentent.
Dans un éditorial signé par le Pr Mickaël Naassila, Président de la Société française d’alcoologie, il est précisé que « les études les plus récentes, même si elles aussi ne sont pas exemptes de biais méthodologiques, ne rapportent globalement pas de bénéfices à consommer des faibles quantités d’alcool et révèlent qu’au-delà de 10 verres d’alcool par semaine (100 g d’éthanol pur) la mortalité attribuable à l’alcool devient significative et augmente de manière exponentielle ». On estime ainsi que plus de 50 % de la mortalité liée à une maladie touchant le foie est attribuable à l’alcool.
Santé publique France propose de plus un nouvel alcoomètre qui permet, à partir de quelques questions, d’évaluer sa consommation hebdomadaire d’alcool au regard des nouveaux repères et d’estimer les risques liés à cette consommation.
L'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) s'est félicitée du lancement de cette campagne qu'elle juge « indispensable », tout en regrettant l'absence d'une « politique globale face au risque alcool, avec l'utilisation de la fiscalité, l'encadrement de la publicité sur Internet, la lutte contre la promotion de l'alcool auprès des jeunes ou encore une information transparente et objective des consommateurs ».
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024