L'Écosse est devenue ce 2 mai la première nation au monde à introduire un prix minimum pour l'alcool, une initiative pionnière prise après des années de bataille juridique entre le gouvernement et les alcooliers, notamment l'Association du whisky écossais (Scotch Whisky Association, SWA). Ce prix est fixé à 50 pence (57 centimes d'euro) par unité d'alcool. Ainsi, une bouteille de 70 cl de whisky ne pourra pas être vendue en dessous de 14 livres (15,60 euros) et une bouteille de 75 cl de vin à 12,5 % pas moins de 4,69 livres (5,20 euros).
L'initiative a été saluée par le corps médical et les associations comme le plus grand progrès en matière de santé publique depuis l'interdiction de fumer en public. Selon Alison Douglas, directrice générale de l'organisation caritative Alcohol Focus Scotland, 58 vies seraient épargnées la première année de l'entrée en vigueur de la mesure, et jusqu'à 121 vies d'ici 20 ans. En 2016,1 265 décès étaient liés à l'alcool en Écosse, qui compte 5,3 millions d'habitants, une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente.
En 2012, la France avait soutenu les alcooliers écossais
Le prix minimum, voté par le parlement écossais en 2012 avait contestée par la Scotch Whisky Association devant la justice écossaise qui avait fait une demande de décision préjudicielle après de la cours de justice Européenne. La plainte des alcooliers écossais, rejoints par deux organisations belges, avait reçu le soutien de 5 pays, dont la France. Plus globalement sur les 12 pays qui s'étaient exprimés auprès de la commission européenne, seule l'Irlande s'est explicitement prononcée en faveur de ce prix minimum.
« Je pense que des pays, en Europe et ailleurs, chercheront à reproduire ce qui a été fait ici en Écosse », a déclaré la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon. La ministre a ajouté que « les whiskies haut de gamme pour lesquels l'industrie écossaise est si renommée ne figurent pas parmi les produits alcoolisés qui seront les plus touchés par les prix minimums ». Alors qu'une étude parue dans le « Lancet » début avril propose de taxer, non seulement au volume, mais aussi en ciblant davantage les produits les plus chers afin de ne pas grever le portefeuille des ménages les plus modestes.
En France, les professionnels de santé viennent de proposer de « taxer l'alcool proportionnellement au contenu en grammes d'alcool et définir un prix minimum de vente par unité d'alcool » ; les recettes devraient abonder un fonds destiné à financer la recherche.
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