LES ENQUÊTES nationales périnatales réalisées régulièrement depuis 1995 par les pouvoirs publics* permettent de voir les grandes tendances de l’évolution des facteurs de risque, des pratiques et de l’état de santé des femmes et des enfants à la naissance. À partir de celle de 2010, qui a porté sur les naissances survenues entre le 15 et le 21 mars, dans 553 établissements de santé, publics et privés, en métropole et dans trois départements d’outre-mer (15 187 femmes et 15 418 enfants), l’une des évolutions les plus favorables depuis 2003 est la baisse de la consommation de tabac au troisième trimestre de la grossesse : 20,8 % des femmes fumaient au moins une cigarette en 2003 contre 17,1 % en 2010.
En revanche, la proportion de naissances chez les femmes âgées de 35 ans et plus a augmenté et passe de 15,9 à 19,2 %. Le poids des femmes a également augmenté sensiblement depuis la dernière enquête : 17,3 % d’entre elles sont en surpoids et 9,9 % souffrent d’obésité avant la grossesse (contre 15,4 % et 7,4 % en 2003).
« Indicateur alarmant pour les professionnels », le pourcentage des femmes ayant déclaré la grossesse après le premier trimestre a augmenté (7,8 % en 2010 contre 4,9 % en 2003). La situation des femmes s’est améliorée : elles sont plus diplômées et occupent des postes plus qualifiés. Toutefois, pour les populations les plus vulnérables, la situation s’est dégradée (le pourcentage des ménages vivant de ressources liées aux allocations a progressé de 18,7 % à 22,9 %).
Concernant la prise en charge médicale de la grossesse, si le gynécologue-obstétricien en reste le principal acteur, les médecins généralistes gardent un rôle important au début de la grossesse, ces derniers effectuant 22 % des déclarations de grossesse. L’entretien prénatal précoce est « insuffisamment réalisé ». Proposé aux femmes en début de grossesse et mis en œuvre dans le cadre du plan Périnatalité 2005-2007, il n’a concerné, en 2010, que 21,4 % des femmes. Il a été effectué, à 95 %, par une sage-femme. Depuis 2003, la place des sages-femmes dans la surveillance prénatale est croissante, tous types d’exercice confondus (59 % des femmes en ont consulté une au cours de leur grossesse). Dans plus de la moitié des cas, l’accouchement est réalisé par une sage-femme et cette proportion monte à 91,8 % lorsqu’il s’agit d’un accouchement par voie basse non opératoire réalisé en secteur public.
Bonnes pratiques.
Le taux de césarienne (21 %) se stabilise entre les deux enquêtes, qu’il s’agisse des césariennes réalisées avant travail ou au moment de l’accouchement, tandis que le nombre des épisiotomies est en diminution : la proportion passe de 50,9 % (en 1998, date de la première enquête périnatale) à 26,8 % en 2010. Le taux de naissances prématurées est de 5,5 % pour les grossesses uniques (contre 5 % en 2003) et s’élève à 41,7 % pour les grossesses gémellaires (contre 44 %). De manière générale, « les pratiques des professionnels se sont rapprochées des recommandations de bonne pratique élaborées par la Haute Autorité de santé et les sociétés savantes », notent les enquêteurs. Par ailleurs, le taux d’allaitement exclusif progresse au cours des différentes enquêtes, même si ce taux demeure inférieur à ce qu’il est dans d’autres pays, notamment ceux d’Europe du Nord.
*La direction générale de la Santé (DGS) et la direction de la Recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) des ministères sociaux, en collaboration avec l’unité de recherches épidémiologiques en santé périnatale et santé des femmes et des enfants (Unité 953) de l’INSERM.
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