Lutte contre la douleur

L’Italie toujours en retard

Publié le 18/07/2011
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UN AN APRÈS l’adoption d’une loi-cadre reconnaissant le caractère indispensable des thérapies antidouleur et des soins palliatifs, l’Italie fait toujours figure de mauvais élève. Pour preuve, l’état des lieux publié par l’International Narcotics Boards et el’enquête menée par Altroconsummo, la première association de consommateurs italienne.

Première constatation : la situation coince dans les régions où les décrets de mise en place du dispositif n’ont pas encore été communiqués aux organismes concernés. Du coup, de nombreuses structures notamment celles qui sont dirigées par des religieux, font preuve de réticences.

Autre point important : les opioïdes, dont la consommation a du mal à décoller de l’autre coté des Alpes. Selon les chiffres publiés par l’International Narcotics Boards, 2 926 doses d’opioïdes ont été distribuées chaque jour par million d’habitants entre 2007 et 2009 ; c’est moins que la moyenne européenne et loin derrière l’Allemagne (19 319) et l’Espagne (8 072). « Les médecins de famille, par exemple, qui n’ont pas l’habitude de traiter des cas "spéciaux", ont peur de prescrire ces substances. Une attitude liée à un déficit au niveau de l’information médicale et, surtout, de l’approbation de la loi-cadre », expliquait récemment au quotidien « La Repubblica » Franco Rizzi, responsable d’une unité de thérapie de la douleur et des soins palliatifs située dans un hôpital milanais. Certains médecins craignent aussi une possible dépendance du patient.

De nombreux spécialistes militent en faveur de la création de centres de thérapie antidouleur pour mettre en place un réseau d’assistance. Car la situation est aussi problématique en ce qui concerne l’assistance à domicile pour les soins palliatifs et la thérapie antidouleur. En raison de coûts élevés, de l’absence d’une réglementation à l’échelle nationale et du manque de coordination, pour l’information, entre les différents opérateurs de secteur (médecins, centre de sécurité régionale et assistance sociales) pénalisent les recherches des familles. « Les Italiens ne savent pas qui nous sommes et où nous nous trouvons. L’oncologue expédie le patient chez le médecin de famille qui le renvoie chez l’oncologue. Reste le bouche-à-oreille, mais quelle perte de temps pour les familles et les patients ! », note Franco Rizzi.

DE NOTRE CORRESPONDANTE ARIEL F. DUMONT

Source : Le Quotidien du Médecin: 8996