Peu d’études, et en tout cas aucune ayant duré plus de quatre années, ont examiné l’étiologie de la rhinoconjonctivite allergique saisonnière (RAS) sur la base de la consommation de médicaments antiallergiques, rappellent D.M. Caillaud et coll. en préambule de leur article dans Allergy. C’est dire l’intérêt du travail de cette équipe clermontoise : étudier, sur une période de dix ans, la relation à court terme entre l’exposition aux pollens et la RAS dans cette zone urbaine du centre de la France.
Un cas de RAS était défini par l’association, sur la même ordonnance, d’un antihistaminique oral et d’un médicament antiallergique local. Les auteurs ont analysé la relation entre les modifications journalières des concentrations polliniques et les changements jour après jour du nombre de cas de RAS. Étaient pris en compte des facteurs confondants comme la pollution de l’air, le temps et le jour de la semaine.
Première constatation de l’étude : entre 2003 et 2012, le nombre de cas de RAS traitée est passé de 7 265 à 11 315.
Deuxième constatation : en ce qui concerne le risque relatif de RAS traitée associé à une augmentation d’un interquartile de la concentration de pollens, on a observé un accroissement significatif de ce risque pour le frêne (Fraxinus), le bouleau (Betula), le charme (Carpinus), le platane (Platanus), les graminées (Poeceae) et les urticacées (Urticaceae) durant toute la saison pollinique. En ce qui concerne les urticacées seules, l’augmentation du risque était cantonnée au premier semestre.
La surprise pariétaire
« La prévalence des cas de RAS traitée a augmenté d’environ 55 % en dix ans,indiquent les auteurs. L’étude non seulement confirme le rôle hautement allergénique des pollens de frêne, de bouleau et de graminées mais elle montre également une association relativement inconnue entre la RAS traitée et les pollens de charme et de platane, malgré un compte inférieur à 1 % de la concentration pollinique globale. Elle souligne aussi l’existence de solides corrélations avec les pollens d’urticacées, spécialement durant le premier trimestre, ce qui suggère un rôle potentiel de la pollinisation par la pariétaire dans cette région non méditerranéenne. »
Dr Emmanuel de Viel
Caillaud DM et coll. Allergy 2015 ; 70 : 99-106.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024