Allergies alimentaires

Les cas sévères en hausse

Publié le 22/11/2010
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L’ANAPHYLAXIE alimentaire sévère (AAS) est classiquement définie comme « une réaction de type immédiat touchant au moins deux organes ou systèmes », rappelle le Pr Denise Anne Moneret-Vautrin (université Henri Poincaré, Nancy)*. Une meilleure définition a été proposée, à savoir « des symptômes allergiques immédiats qui, non traités, présentent un risque vital ». Cette définition a l’avantage de prendre en compte des formes cliniques qui ne concernent qu’un organe, comme l’angio-œdème laryngé.

À ce jour, 924 cas d’anaphylaxie ont été rapportés au RAV. Leur analyse montre que la prévalence des AAS augmente de façon continue dans la population pédiatrique, considérée jusqu’alors comme peu touchée. « Une des préoccupations principales est l’absence de diagnostic étiologique à la sortie des urgences », note le Pr Moneret-Vautrin. On estime que les AAS entraînent entre 60 et 180 décès par an en France. Les données 2001-juin 2010 du RAV montrent qu’elles surviennent le plus souvent au domicile (66,4 %) et à la suite de la consommation de produits industriels (55,5 %). Onze catégories d’allergènes sont en cause dans 91 % des cas, au premier rang desquels les fruits à coque, surtout les anacardiacées et les noix de cajou, l’arachide et les produits de la mer. Dans 13,6 % des AAS, la quantité réactogène est infinitésimale. Sur 282 produits analysés, 85,1 % avaient un étiquetage correct. Mais dans 2,5 % des cas, l’allergène n’était pas étiqueté « parce que ce n’était pas obligatoire ». Dans 4,6 % des cas, il y a eu une contamination probable et 9,6 % des produits étaient incorrectement ou insuffisamment étiquetés.

Le Pr Moneret-Vautrin souligne le danger potentiel des allergènes émergents comme le lait de chèvre et de brebis et le gluten chimiquement modifié ainsi que l’importance de signaler au RAV « tout accident sévère d’origine alimentaire ».

* Symposium organisé par l’Institut français pour la nutrition (IFN) en partenariat avec le département Alimentation humaine de l’INRA.

 Dr CATHERINE FABER

Source : Le Quotidien du Médecin: 8860