De bons résultats dans le traitement du mélanome avec deux anticorps monoclonaux, l’ipilimumab (Yervoy), un anti CTLA4, et le lambrolizumab (MK-3475), un anti PD1, viennent d’être présentés au 50e congrès de l’ASCO. L’arsenal thérapeutique a été révolutionné par le développement de thérapies ciblées et de l’immunothérapie, notamment les inhibiteurs de BRAF et les anticorps monoclonaux.
Déjà utilisé dans les mélanomes avancés, non résécables ou métastatiques, et qui ne sont pas porteurs de la mutation BRAF, l’ipilimumab s’est révélé intéressant dans un essai de phase III, randomisé, double aveugle versus placebo, dans les mélanomes à un stade moins avancé. Le lambrolizumab, cet anti-PD1 qui avait fait l’objet d’une publication dans le « New England Journal of Medicine » en juillet 2013, a confirmé son efficacité sur un nombre élargi de patients (411 par rapport à 135).
L’ipilimumab à un stade moins avancé
L’anti-CTLA4 a été testé chez 951 patients ayant un mélanome stade III après résection tumorale. L’ipilimumab en tant que traitement adjuvant (4 doses à 10 mg/kg toutes les trois semaines puis tous les 3 mois pendant 3 ans) améliore la survie sans rechute par rapport au placebo chez ces patients à haut risque. Le risque de récurrence ou de décès a été diminué de 25 %.
Au bout de 3 ans, 46,5 % des patients traités par de l’ipilimumab n’avaient pas rechuté par rapport à 34,8 % des patients du groupe placebo. Pour un suivi médian de 2,7 ans, la survie médiane sans rechute était de 26,1 mois pour les patients traités contre 17,1 mois pour les patients du groupe placebo. Les colites et les endocrinopathies étaient les effets secondaires les plus fréquents, 5 décès liés à la prise du médicament ont été rapportés.
Le lambrolizumab à plus large échelle
Dans l’étude avec le MK-3475, l’analyse a porté sur 2 cohortes, l’une randomisée, l’autre non. Le taux de réponse globale était de 40 % chez les patients n’ayant jamais reçu d’anticorps monoclonaux et de 28 % chez les autres. Les réponses étaient durables pour 91 % des patients. Les bénéfices étaient observables quelle que soit la dose de MK-3475 reçue. Ce traitement anti-PD1 était en effet administré toutes les deux ou trois semaines en intraveineux à raison de 2 mg/kg ou de 10 mg/kg. La réponse antitumorale était analysée toutes les 12 semaines.
Le mélanome est un cancer en progression avec environ 9 700 nouveaux cas par an et 1 600 décès. Le nombre de malades double tous les 10 ans pour le type caucasien, avec un pic d’incidence entre 40 et 50 ans. La survie à 5 ans est l’une des plus élevées, plus de 80 % à 5 ans, s’il est traité de façon adaptée et n’est pas compliqué de métastases. En cas de métastases, le pronostic est sombre, 6 mois en moyenne. Une amélioration récente est observée grâce aux thérapies ciblées (inhibiteur de BRAF) et immunothérapie (ipilimumab et antiPD1).
Avec Institut Gustave-Roussy
* American Society of Clinical Oncology (ASCO), Chicago, 30 mai-3 juin 2014
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