Selon l’expérience néerlandaise publiée dans le « British Medical Journal », inclure les femmes de 70 à 75 ans dans un programme de dépistage national et systématique du cancer du sein n’améliore pas la détection des cancers aux stades avancés dans cette tranche d’âge. Au contraire, « cela peut engendrer des surdiagnostics et en conséquence des femmes surtraitées », explique l’équipe de chercheurs du Centre médical de l’université de Leiden (Pays-Bas).
Comme les femmes vivent de plus en plus longtemps dans les pays occidentalisés, la proportion de femmes âgées ayant un cancer du sein augmente parallèlement et il est devenu évident que le fait de diagnostiquer le cancer du sein à un stade précoce améliorait le pronostic des femmes âgées ; plusieurs pays recommandent la mammographie jusqu’à 75 ans. Mais aucun essai ne s’est penché sur les réels bénéfices d’un dépistage organisé chez les septuagénaires.
Surdiagnostic
Pour tester cette hypothèse, l’étude néerlandaise a été conduite de façon prospective à partir des registres nationaux de cancers dans lesquels ont été retenu toutes les femmes de 70 à 75 ans ayant un diagnostic de cancers du sein invasif ou in situ, entre 1995 et 2011, soit 25 414 femmes.
L’incidence des tumeurs au stade précoce a significativement augmenté après l’extension du dépistage aux septuagénaires, de 248,7 cas pour 100 000 femmes à 362,9 cas pour 100 000 femmes après l’extension du dépistage, soit 1,46 (1,40 à 1,52, p inférieur à 0,001) alors que le taux d’incidence des cancers avancés dépistés est quasi inchangé.
Mais cette extension génère aussi des faux diagnostics : selon les chercheurs, environ 20 tumeurs ont été surdiagnostiquées au stade précoce, pour une tumeur détectée à un stade tardif, une proportion considérable.
Effect of implementation of the mass Breast cancer screening programme in older women in the Netherlands : population based study. BMJ 2014 ;349 :g5410doi :101136/bmj.g5410
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