Un nouveau standard de prise en charge en 1re ligne thérapeutique des patientes présentant un cancer du sein métastatique HER2+ a été annoncé par le Dr Sandra Swain (Washington, États-Unis) au congrès de l’European Society of Medical Oncology (ESMO). Il s’agit de l’association du pertuzumab (Perjeta), du trastuzumab (Herceptin), et du docétaxel, évaluée dans l’étude CLEOPATRA, améliorant de plus d’un an la médiane de survie globale par rapport à la bithérapie trastuzumab + docetaxel.
L’étude CLEOPATRA
Les résultats finaux de l’étude de phase III CLEOPATRA (The Clinical Evaluation of Pertuzumab and Trastuzumab) présentés ce wend-end à l’ESMO ont montré que l’association du pertuzumab (Perjeta)+ trastuzumab (Herceptin) +chimiothérapie par docétaxel (≥ 6 cycles) chez des patientes (n = 402) présentant un cancer du sein HER2-positif métastatique améliore la médiane de survie globale à 5 ans de 15,7 mois par rapport à l’association trastuzumab+docétaxel (≥ 6 cycles) (n = 406), faisant passer la médiane de survie à 56,5 mois versus 40,8 mois, respectivement (HR = 0,68 ; p = 0,0002).
Ce bénéfice a été constaté dans tous les sous-groupes de patients préspécifiés.
Le critère principal (survie sans progression) est positif et maintenu (par rapport à la première analyse des résultats), avec un risque de progression de la maladie diminué de 32 % dans le groupe pertuzumab comparativement au groupe contrôle (HR = 0,68 ; p ‹ 0,0001). Cette analyse finale a été réalisée en février 2014. Rappelons que depuis juillet 2012, les patientes du groupe contrôle pouvaient bénéficier du pertuzumab (cross-over). La médiane de suivi a été de 50 mois.
Les patientes présentaient toutes un cancer du sein métastatique en rechute locale ou un cancer du sein inopérable métastatique HER2+, plus de 70 % des patientes avaient des métastases viscérales, seulement 10 % avaient reçu du trastuzumab en adjuvant. Elles avaient reçu ou pas reçu une ligne d’hormonothérapie avant la randomisation ; un intervalle d’au moins 12 mois séparait la randomisation du traitement néoadjuvant ou adjuvant. La fonction d’éjection ventriculaire (LVEF) était ≥ 50 %. La durée de traitement a été de 17,4 mois dans le groupe pertuzumab + trastuzumab + docetaxel versus le groupe contrôle.
Un profil de tolérance attendu
La première analyse intermédiaire1 de survie globale (critère secondaire de jugement) révélée en mai 2011 avait objectivé un HR =0,64 (p=0,005), le critère principal (survie sans progression) était positif avec un risque de progression de la maladie diminué de 38 % dans le groupe pertuzumab comparativement au groupe contrôle (HR = 0,62 ; p ‹ 0,0001). La deuxième analyse intermédiaire2 en mai 2012 de la survie globale avait révélé également un HR = 0,66 (p = 0,0008).
Le profil de tolérance est acceptable et attendu (diarrhée, rush, stomatite, neutropénie fébrile) ; il n’y a pas eu de détérioration de la fonction cardiaque significativement différente du groupe contrôle. Ces résultats sont à suivre de près car cette même association thérapeutique est évaluée en situation adjuvante dans l’étude APHINITY.
D’après la session plénière présidentielle et la conférence de presse organisées au congrès de l’ESMO 2014.
1. Swain SM et al. , Pertuzumab plus Trastuzumab plus Docetaxel for Metastatic Breast Cancer. N Engl J Med 2012;366:109-19.
2. Swain SM et al. Pertuzumab, trastuzumab, and docetaxel for HER2-positive metastatic breast cancer (CLEOPATRA study): overall survival results from a randomised, double-blind, placebo-controlled, phase 3 study.Lancet Oncol 2013 ; 14 : 461-471.
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