Plus du tiers des femmes ayant un cancer du sein déclarent ressentir une fatigue sévère plusieurs années après le diagnostic. En se basant sur les données de la cohorte Canto promue par Unicancer, des médecins chercheurs de Gustave Roussy et de l'Inserm ont développé un algorithme prédictif qui calcule le risque dès le diagnostic. Cet outil permettra de mettre en place une prévention personnalisée précoce.
Conduite par le Dr Antonio Di Meglio et la Dr Inès Vaz-Luis, oncologues à Gustave Roussy et chercheurs dans le laboratoire Inserm U981, l’étude vient d’être publiée dans la revue Journal of Clinical Oncology.
Pour ce projet, l’équipe a travaillé à partir de la cohorte Canto, qui a inclus des femmes atteintes d’un cancer du sein localisé (stade 1 à 3) dès le diagnostic de la maladie et jusqu’à une période de 4 ans après. Un score de fatigue global a pu être établi à l'aide de plusieurs échelles et questionnaires (qualité de vie de l’EORTC), évaluant le besoin de repos par exemple. L’outil a englobé les différentes composantes de la fatigue qu’elle soit physique, émotionnelle et/ou cognitive.
Six facteurs de risque majeurs
Les chercheurs ont ainsi mis en lumière six principaux facteurs de risque cliniques et comportementaux déterminants d’une fatigue sévère : le jeune âge (en lien avec le statut de la pré-ménopause), un indice de masse corporel (IMC) élevé, le tabagisme, l’anxiété, l’insomnie et la douleur ressentie avant le début des traitements, ainsi que la fatigue préexistante au moment du diagnostic de cancer du sein. Les Drs Antonio Di Meglio et Inès Vaz-Luis rapportent également le rôle que joue l’hormonothérapie, surtout sur l’augmentation du risque de fatigue sévère 4 ans après le diagnostic.
Plusieurs variables d’intérêt ont été intégrées à l’outil, dont l’état clinique de chaque femme au moment du diagnostic, les éventuelles maladies chroniques associées, ainsi que le statut marital et le niveau socio-éducatif.
Les stratégies de prise en charge pourront ainsi être adaptées au cas par cas. Selon leur score et leur profil, les patientes se verront proposer un soutien psychologique, des séances d’activité physique adaptée, de méditation de pleine conscience, un accompagnement pour un sevrage tabagique ou encore des conseils nutritionnels.
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