Sans surprise, le panorama mondial du cancer du sein publié ce 24 février par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) fait état d’un fardeau inégalement réparti. D’ici à 2050, 3,2 millions de nouveaux cas seront diagnostiqués chaque année et 1,1 million de décès seront enregistrés, ce qui, au vu des tendances actuelles, affectera « de manière disproportionnée » les pays avec un faible indice de développement humain (IDH).
D’ores et déjà, pour 100 femmes ayant eu un diagnostic de cancer du sein, 17 décèdent de la maladie dans les pays à IDH très élevé, contre plus de la moitié (56) dans ceux à IDH faible, rapporte l’étude du Circ, menée à partir des données de 185 pays et publiée dans Nature Medicine. Appelant à « réduire l’écart mondial », la Dr Isabelle Soerjomataram, chef adjointe de la branche surveillance du cancer au Circ, met l’accent sur la nécessité de « progrès continus en matière de diagnostic précoce et d’amélioration de l’accès au traitement. »
Incidence en hausse mais mortalité en baisse dans certains pays à IDH très élevé
Sur la période récente (de 2008 à 2017), les taux d’incidence ont augmenté de 1 à 5 % par an, les hausses les plus élevées étant principalement dans les pays avec un IDH très élevé. En 2022, l’Australie et la Nouvelle-Zélande affichent ainsi les taux d’incidence les plus élevés (environ 100 nouveaux diagnostics pour 100 000 femmes), suivis de l’Amérique du Nord et de l’Europe du Nord. Les incidences les plus faibles sont relevées en Asie du Sud et centrale (environ 27 pour 100 000), en Afrique centrale et en Afrique de l’Est.
Les taux de mortalité sont en revanche les plus élevés en Mélanésie (environ 27 décès pour 100 000 femmes), en Polynésie et en Afrique de l’Ouest. Les plus faibles sont enregistrés en Asie de l’Est (environ 7 pour 100 000), en Amérique centrale et en Amérique du Nord. Dans certains pays à IDH très élevé, les taux de mortalité sont même en baisse.
En Afrique, 47 % des nouveaux cas chez des moins de 50 ans
À partir de ces tendances pour 2022, le Circ estime qu’une 1 femme sur 20 recevra un diagnostic de cancer du sein au cours de sa vie, et 1 sur 70 mourra de la maladie, avec là encore des variations par pays. Si le risque à vie d’avoir un diagnostic est le plus élevé en France (1 sur 9) et en Amérique du Nord (1 sur 10), celui de mourir d'un cancer du sein est le plus élevé aux Fidji (1 sur 24) et en Afrique (1 sur 47). En comparaison, le risque à vie de mourir est de 1 sur 59 en France et de 1 sur 77 en Amérique du Nord.
Des inégalités apparaissent également dans les analyses par âge. Si, à l’échelle mondiale, les plus de 50 ans représentent 71 % des nouveaux cas et 79 % des décès, les moins de 50 ans comptent pour près de la moitié (47 %) des cas diagnostiqués en Afrique (contre 18 % en Amérique du Nord, 19 % en Europe et 22 % en Océanie). Quant à la proportion de décès chez les moins de 50 ans, elle varie de 8 % en Europe à 41 % en Afrique.
Pour l’heure, seuls sept pays (dont la Belgique et le Danemark) ont atteint l’objectif de l’Initiative mondiale contre le cancer du sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de réduire les taux de mortalité de 2,5 % par an. « Les pays peuvent atténuer ou inverser les tendances » en adoptant les recommandations de l’OMS pour la prévention, la détection précoce et le traitement, insiste l’une des autrices du rapport, l’épidémiologiste Joanne Kim.
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