Le pronostic d’un cancer thyroïdien chez un jeune est-il plus mauvais si le patient a eu une radiothérapie dans l’enfance ? Non, répond un nouveau travail français ; si le cancer est plus agressif, son pronostic est identique à celui des cancers survenus en l’absence de radiothérapie antérieure.
Les chercheurs de l’INSERM U1052 (Lyon) ont travaillé à partir de registres de cancers de la thyroïde de la région Rhône-Alpes ; ils ont ainsi identifié 413 jeunes de 17 ans en moyenne, qui avaient eu un diagnostic de cancer de la thyroïde entre 2002 et 2006. Parmi eux, 24 avaient eu une radiothérapie dans l’enfance pour un autre cancer.
Première constatation, chez ceux qui ont reçu une radiothérapie dans l’enfance, les tumeurs sont plus agressives, avec davantage de tumeurs invasives ou d’adénopathies associées, explique Françoise Borson-Chazot. Deuxième constatation : ce caractère agressif n’a pas modifié le pronostic de ces cancers. En effet, après un traitement guidé par les recommandations en vigueur et un suivi de six ans et demi, il n’a pas été constaté de différences de mortalité et de rechute entre les patients qui avaient reçu une radiothérapie dans l’enfance et les autres.
Un risque avant 15 ans proportionnel à l’intensité du rayonnement reçu
Rappelons que la thyroïde est particulièrement sensible aux rayonnements ionisants reçus pendant l’enfance. Avant 15 ans, le risque de cancer thyroïdien augmente proportionnellement à l’intensité du rayonnement reçu et persiste pendant des années après l’exposition. À ce titre, tous les enfants exposés à une radiothérapie avant cet âge dans le cadre d’un traitement anticancéreux doivent être contrôlés par une échographie annuelle de la thyroïde.
Dans le registre Rhône-Alpes, les cancers dépistés avant 20 ans chez des personnes ayant subi une radiothérapie sont le plus souvent de petite taille. « Ces jeunes sont encore suivis dans un cadre onco-pédiatrique qui assure un dépistage régulier, explique Françoise Borson-Chazot. Cela se complique après, quand ils quittent cet environnement et se retrouvent dans un parcours de soins classique. Une surveillance annuelle reste nécessaire car le cancer peut survenir quinze ou vingt ans après l’irradiation. »
G.Sasolas et coll. Thyroid, édition en ligne du 3 janvier.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024