Une enquête sur les cas groupés de cancers survenus dans le laboratoire MATEIS (Matériaux ingénierie et science) situé sur le site de l’INSA (Institut national des sciences appliquées) de Lyon a été lancée par la cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (CIRE) de l’InVS en région Rhône Alpes. Une première réunion a eu lieu entre les membres de la CIRE et les représentants de la médecine du travail des organismes de tutelle du laboratoire MATEIS : l’INSA et le CNRS. Cette investigation sera « longue et complexe », selon Christine Saura, responsable de la Cire en région Rhône-Alpes, jointe par « le Quotidien du Médecin ». Les travaux proprement dits seront menés par les membres de la médecine du travail. La CIRE aura quant à elle un rôle de coordination. Les enquêteurs vont devoir examiner l’histoire de ces cas de cancers dont le plus ancien a été diagnostiqué en 2001.
Un travail en plusieurs étapes
« On va enquêter sur la traçabilité des expositions potentielles au sein de ce laboratoire, explique Christine Saura, on pourra ainsi réaliser une première analyse de l’ensemble de ces données, et établir la probabilité entre l’exposition professionnelle et la survenue de ces cas. » Sur la base de cette première analyse, les enquêteurs pourront estimer s’il est utile ou pas de faire des calculs d’excès de cas. Les enquêteurs vont s’intéresser à la localisation des tumeurs primitives pour faire d’éventuels liens entre les cas. Ils mettront également en rapport les dates de diagnostic, l’âge et l’évolution de ces tumeurs avec les dates et durées d’expositions de chaque patient à l’environnement du laboratoire. « On va aussi rechercher les facteurs de risques personnels comme le tabagisme ou l’histoire familiale », complète Christine Saura.
Un lien de causalité difficile à prouver
L’INSA a demandé de nouvelles recherches sur l’environnement professionnel dont les résultats sont attendus en août. Ces nouveaux résultats alimenteront également les travaux des médecins coordonnés par l’InVS. « Ces résultats permettront peut-être d’écarter une exposition qui se prolongerait encore aujourd’hui, note Christine Sauré, mais on peut avoir eu d’autres types d’exposition dans le passé. »
La dernière étape de l’enquête consistera en une analyse bibliographique sur les facteurs de risques de ces différents cancers afin de voir s’il y a des recoupements. « Même si l’on démontre un surrisque de cancer, il ne sera pas évident d’établir un lieu de causalité, prévient Christine Saura, mais notre étude peut conduire à un renforcement des recommandations en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne les substances manipulées dans le laboratoire, et peut être améliorer le suivi des personnels par la santé du travail », conclut-elle.
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