Cancers ORL : une campagne pour alerter sur les symptômes peu spécifiques

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Publié le 21/09/2016
cancer gorge

cancer gorge
Crédit photo : DR

« Prendre le cancer à la gorge ». C'est le slogan lancé par la Société française de carcinologie cervico-faciale (SFCCF), en partenariat avec le laboratoire Merck, qui entend sensibiliser public et professionnels de santé aux principaux symptômes évocateurs du cancer des voies aérodigestives supérieures (VADS).

Jusqu'au 23 septembre, plus de 90 centres hospitaliers et cliniques se mobilisent contre cette maladie dont les premiers signes « sont d'une banalité déconcertante », selon le Dr Antoine Moya-Plana, ORL chirurgien de la face et du cou au Centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy, en banlieue parisienne.

Perte de voix, enrouement, saignement de nez, douleur d'oreille, mal à la gorge, boule dans le cou, bourdonnement ou aphte : ces symptômes peuvent « s'apparenter à un rhume, une rhino-pharyngite ou encore à un épisode viral bénin », souligne le médecin. Mais c'est bien leur durée qui doit alerter : s'ils « persistent, s'aggravent ou ne régressent pas au-delà de trois semaines, il faut immédiatement consulter son médecin », prévient-il.

Diagnostic trop tardif

Dans plus de 70 % des cas, le diagnostic intervient alors que la maladie est déjà à un stade avancé. Ces cancers sont alors « beaucoup plus difficiles à traiter, nécessitant un traitement lourd avec des séquelles fonctionnelles et esthétiques conséquentes dues à la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie » souligne le Dr Moya-Plana.

Avec 14 706 nouveaux cas de cancer des VADS diagnostiqués en France en 2015 et 3 788 décès, il semble donc impératif d'améliorer le dépistage et la prise en charge de ces cancers. D'autant plus que, diagnostiqués à un stade précoce, ils peuvent être guéris dans 80 à 90 % des cas.

En France, les cancers des voies aéro-digestives supérieures sont classés au 8e rang des cancers les plus fréquents et au 5eme rang pour des cancers masculins, derrière les cancers de la prostate, du poumon et du côlon-rectum.

« Les hommes sont encore plus touchés que les femmes mais nous constatons une augmentation de l’incidence chez ces dernières à cause du tabagisme. Nous observons également que les cancers des VADS dus au virus HPV touchent des sujets de plus en plus jeunes, entre 45 et 50 ans », témoigne le Dr Antoine Moya-Plana. Le tabac, principal facteur de risque des cancers des VADS - responsable de plus de 80% de ces cancers.

St. M.

Source : lequotidiendumedecin.fr