En amont de la Semaine européenne de prévention et dépistage du cancer du col de l’utérus (19 au 25 janvier), l’Institut national du cancer et le ministère des Affaires sociales et de la Santé lancent une nouvelle campagne pour rappeler l’importance du frottis cervico-utérin. « Face au cancer du col de l’utérus, il existe deux moyens efficaces et complémentaires de protéger les femmes : la vaccination contre les HPV, recommandée pour les jeunes filles dès 11 ans, et le dépistage par frottis tous les 3 ans, pour les femmes de 25 à 65 ans, qu’elles soient vaccinées ou non », rappellent les autorités. La vaccination ne protégeant pas contre tous les types de HPV oncogènes, mais seulement contre les HPV 16 et 18, responsables de 70 % des cancers du col de l’utérus, « elle ne dispense donc pas d’un dépistage régulier par frottis ».
Gynécologues, médecins traitants, sages-femmes...
Le constat aujourd’hui est que la vaccination et le frottis sont insuffisants en France. Moins de 30 % des jeunes filles sont correctement vaccinées et près de 40 % des femmes ne réalisent pas de frottis régulièrement faute de suivi gynécologique, notamment les femmes de 50 à 65 ans ou celles qui habitent dans certains départements à faible densité de médecins (gynécologues). Chaque année, le cancer du col continue à toucher près de 3 000 femmes et à provoquer 1 000 décès.
La campagne cible les femmes de 25 à 65 ans mais aussi les professionnels de santé. Si 9 frottis sur 10 sont réalisés par les gynécologues, il peut l’être par le médecin traitant (c’est une des priorités de santé publique définie par la dernière convention) ou par une sage-femme. De même, l’examen peut être pratiqué dans différents lieux de soins : en libéral ou à l’hôpital, mais aussi dans un centre de santé, un centre de planification ou d’éducation familiale ou encore, sur prescription, dans certains laboratoires d’analyse de biologie médicale. Une telle information « est trop peu connue des femmes et justifie de continuer à les sensibiliser », soulignent les autorités.
Une campagne interactive
Du 11 au 28 janvier, la nouvelle campagne – spots radio et des documents d’information (dépliants et affichettes) – leur rappellera les professionnels de santé vers lesquels se tourner. Les documents seront remis par le médecin ou pourront être consultés en salle d’attente.
Un dispositif interactif est prévu pour les professionnels de santé. Une fenêtre « pop up » se déclenchera à l’ouverture du dossier de chaque patiente âgée de 25 à 65 ans, rappelant au médecin que sa patiente est concernée par ce dépistage et l’invitant à engager le dialogue sur ce sujet. Une fiche prévention lui est également destiné sur le site de l’INCa de même qu’un dossier d’information. Il pourra aussi consulter le module de formation en e-learning de l’institut.
Le dépistage organisé en expérimentation
Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus fait actuellement l’objet d’une expérimentation dans 13 départements : Haut et Bas-Rhin, Isère , Martinique, Allier, Cantal, Haute-Loire , Puy-de-Dôme , Indre-et-Loire , Réunion, Cher, Maine-et-Loire , Val-de-Marne. Ces programmes ont été mis en place à partir des années 1990 dans les 3 premiers départements qui ont été rejoints depuis 2009 par les neuf autres. Les femmes qui ne bénéficient pas d’un suivi gynécologique (pas de frottis depuis au moins 3 ans) sont invitées à y participer. Une évaluation est en cours.
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