Le dépistage du cancer du poumon par scanner à faible dose peut bénéficier à certains individus à risque élevé mais il existe des incertitudes sur les dangers potentiels du dépistage et la possibilité de généraliser les résultats.
Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer, provoquant autant de décès que les quatre cancers suivants réunis : sein, prostate, côlon et pancréas.
Actuellement, la plupart des patients diagnostiqués avec un cancer du poumon ont déjà une maladie avancée (40 % au stade IV, 30 % au stade III) et le taux de survie à cinq ans est de 16 %.
Dans ces conditions, le scanner à faible dose peut-il permettre un dépistage ? Quels en sont les bénéfices et les risques ?
Peter Bach et coll. ont passé en revue plusieurs études sur le sujet : 8 essais randomisés et 13 études de cohorte.
Trois essais randomisés portant sur les effets du dépistage par scanner à faible dose (DSFD) sur la mortalité par cancer du poumon. Parmi ces trois essais, le National Lung Screening Trial montrait que sur 53 454 participants, le dépistage conduisait à un moindre nombre de décès par cancer (RR réduit de 20 %) ; les deux autres ne montraient rien de tel. « En termes de dangers potentiels du DSFD, dans tous les essais et toutes les études de cohortes, environ 20 % des individus avaient des résultats positifs nécessitant un suivi alors qu’environ seul 1 % avait un cancer du poumon. Il y avait une hétérogénéité dans ces résultats et dans la fréquence des investigations de suivi, biopsies et pourcentage de procédures chirurgicales pratiquées chez des individus avec des lésions bénignes. »
Ces résultats constituent la base de recommandations américaines :
- pour les fumeurs et les anciens fumeurs de 55 à 74 ans qui ont fumé plus de 30 paquets années ou plus et soit continuent à fumer soit ont arrêté au cours des quinze dernières années, il est suggéré que le DSFD annuel soit proposé mais uniquement dans les centres qui peuvent fournir des soins comme ceux du National Lung Screening Trial ;
- pour les individus qui ont fumé moins de 30 paquets années ou qui ont moins de 55 ans ou plus de 74 ans, ou bien pour les individus qui ont arrêté de fumer il y a plus de quinze ans, ou encore pour ceux qui ont des comorbidités sévères qui empêcheraient des traitements potentiellement curatifs et/ou limiteraient l’espérance de vie : il est suggéré de ne pas faire ce dépistage.
Peter Bach et coll. JAMA online du 20 mai 2012.
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