« NEUF ANS après le lancement du programme de dépistage organisé du cancer du sein, la participation ne progresse plus », relèvent les autorités. Celle-ci s’est stabilisée autour de 53 %, selon le récent bilan du Plan cancer et ce, même si le programme est connu du grand public. « Une femme sur trois en France ne se fait toujours pas dépister ou pas régulièrement », note l’INCA. Pourtant une femme sur 8 sera concernée dans sa vie par le cancer du sein qui reste chez la femme le cancer le plus fréquent et la première cause de décès par cancer. En 2012, le nombre de nouveaux cas de ce cancer en France a été estimé à 48 800 et le nombre de décès, à 11 900. Détecté à un stade précoce, le cancer du sein fait partie des cancers ayant un bon pronostic. Une tumeur de moins d’1 cm et qui ne présente pas d’envahissement ganglionnaire, peut être guérie dans 9 cas sur 10.
« Aujourd’hui, le dépistage constitue toujours l’une des armes les plus efficaces contre ce cancer », soulignent les autorités. Le dépistage est recommandé tous les deux ans à partir de 50 ans. Les études internationales montrent qu’il permet de réduire le nombre de décès par cancer du sein de 15 % à 21 % pour les femmes qui se font dépister régulièrement. De 150 à 300 décès par cancer du sein seraient évités pour 100 000 femmes participant régulièrement au dépistage pendant 7 à 10 ans. Toutefois, aucune étude ne permet en l’état d’estimer précisément l’impact du programme national de dépistage français depuis sa généralisation en raison de l’absence de population de référence : la réduction de mortalité attendue dépend fortement du taux de mortalité de départ, sachant que ce taux était relativement bas et que la pratique de « dépistage individuel » était déjà répandue en France avant la généralisation du programme.
Surtraitement et surdiagnostic.
La campagne lancée à l’occasion du mois de mobilisation contre le cancer du sein vise à aider les femmes à prendre une décision éclairée en répondant à toutes leurs questions. Le dispositif d’information cette année, a été conçu en association avec les femmes elles-mêmes pour mieux répondre à leur question. Pour ce faire, l’INCA a mené deux études qui ont permis de mieux appréhender leurs attentes et leurs interrogations. Une nouvelle brochure a ainsi pu être réalisée au sein d’un groupe de travail réunissant professionnels de santé et associations de lutte contre le cancer. La brochure téléchargeable sur le site de l’INCa précise les modalités du dépistage et de la mammographie, les délais de remise des résultats, détaille les avantages du dépistage mais aussi ses inconvénients. Parmi ces derniers, le risque de « surdiagnostic » et de « surtraitement » est évoqué. « Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, le diagnostic ne permet pas de distinguer les cancers qui vont évoluer, qui sont majoritaires, de ceux qui évolueront peu ou qui n’auront pas de conséquences pour la femme concernée (10 à 20 % des cancers détectés) », explique la brochure. Par précaution, il est proposé de traiter l’ensemble des cancers détectés. Le risque de cancer de l’intervalle - survenant entre deux mammographies - y est également abordé ( inférieur à 2/ 1 000 femmes participant au dépistage organisé). La brochure mentionne aussi l’inquiétude que peut susciter l’attente des résultats (seconde lecture demande un délai de deux semaines).
Outre la brochure, une affichette et un dépliant sont disponibles sur le site de l’INCA, une ligne téléphonique, Cancer Info service (08.10.81.08.21) permet de rechercher des informations. La campagne sera diffusée à la radio et des actions seront organisées dans toutes les régions.
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