Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un dépistage et un traitement efficace précoces du cancer pourraient réduire d’un tiers environ le taux de mortalité lié à la maladie. Près d’un million de personnes pourraient être sauvées dans les pays développés chaque année.
Le rapport « Cancer Care : assuring quality to improve survival » (Prise en charge du cancer : garantir la qualité pour améliorer la survie) préparé en coopération avec la Commission européenne, est fondé sur des travaux antérieurs de l’Organisation mondiale de la santé, de même que sur les observations d’experts interrogés dans 35 pays. Il montre que les taux de mortalité ont légèrement diminué ces 20 dernières années dans la plupart des pays de l’OCDE, à l’exception de la Grèce, du Portugal et de l’Estonie. Toutefois, 2,4 millions de personnes y meurent encore chaque année du cancer, soit un quart de tous les décès. « En termes de vies potentiellement perdues, c’est un problème bien plus important que celui des maladies cardiaques et des AVC chez les hommes comme chez les femmes », soulignent les auteurs de l’étude qui font observer que la baisse de la mortalité observée pour le cancer est bien en deçà de celle obtenue pour les deux autres pathologies.
5 % des dépenses de santé
Dans les pays de l’OCDE, le diagnostic de cancer est posé chez 5 millions de personnes chaque année ce qui porte l’incidence du cancer à 261 nouveaux cas pour 100 000 personnes. Le poids économique de la maladie est tout aussi important. « Avec la hausse de l’incidence, l’amélioration de la survie, tout comme le coût des nouveaux traitements et des nouvelles techniques, les dépenses liées au cancer qui représentent déjà 5 % de toutes celles consacrées à la santé sont amenées à beaucoup croître », relève le rapport. Si l’on tient compte des coûts globaux (médicaux et sociaux), l’impact économique dû au décès prématurés et au handicap est estimé à 900 milliards de dollars (659 milliards d’euros).
Le rapport montre également que les chances de survie après le diagnostic d’un cancer varient considérablement d’un pays à l’autre. La survie est en général plus élevée aux États-Unis qu’en Europe ; elle l’est également dans les pays européens de l’Est par rapport à ceux de l’Ouest.
Les experts de l’OCDE se sont penchés sur les différentes stratégies susceptibles de faire chuter la mortalité par cancer (prévention notamment lutte contre les facteurs de risque comme le tabac, dépistage et diagnostic précoce en particulier par la mammographie dans le cas du cancer du sein, prise en charge et traitement mais aussi organisation des soins y compris les soins palliatifs).
Des recommandations
À l’issue de l’examen, ils émettent plusieurs recommandations. Il leur semble primordial de garantir un accès rapide à des soins de qualité avec des délais d’attente réduits au minimum pour la consultation de spécialistes. « Un diagnostic et un traitement précoces sont primordiaux », insistent-ils.
Ils préconisent que les ressources soient mieux utilisées – les soins onéreux ne sont pas nécessairement les plus efficaces. « Les pays doivent prendre les mesures adaptées pour mieux utiliser les ressources en personnel et équipements, afin de diagnostiquer et traiter le cancer de manière efficace et équitable », indiquent-ils.
En matière de gouvernance de la prise en charge du cancer, l’adoption d’un plan national efficace de lutte contre le cancer présente l’avantage de focaliser l’attention des pouvoirs publics et de l’opinion sur les performances des systèmes de prise en charge et d’attirer des ressources supplémentaires ou d’orienter le débat vers les sujets difficiles comme l’allocation des ressources. Enfin, un recueil de données par des systèmes d’information fiables (des registres, par exemple) permet de diffuser l’information auprès du public mais aussi de suivre et de comparer les stratégies mises en place afin de continuer à améliorer la qualité des soins.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024