« Nous tenons à vous faire part de notre profonde inquiétude liée aux rumeurs publiques multiples concernant la vaccination contre le HPV », soulignent dans une lettre adressée à la ministre des Affaires sociales et de la Santé plusieurs sociétés savantes et associations françaises représentant les professionnels concernés par la santé des femmes, des jeunes filles adolescentes et par les programmes de vaccination. La lettre a été présentée par le Pr Michel Marty à l’ouverture du Congrès de la société française du cancer qui se tient jusqu’à aujourd’hui à Paris. Les signataires sont aujourd’hui au nombre de 17, au lieu des 7* qui, en octobre dernier, lançaient une contre-pétition en réponse à l’appel de 400 médecins qui réclamaient une mission parlementaire pour évaluer « l’opportunité » du vaccin Gardasil contre le cancer du col de l’utérus. Les 17 sociétés savantes et associations « s’élèvent à l’unanimité contre les diverses rumeurs attaquant le bien-fondé de cette vaccination anti-HPV, mettant notamment en doute la valeur, à l’échelle de la population, des données de sécurité vaccinale et de tolérance, recueillies avec rigueur depuis l’enregistrement européen des vaccins HPV », indiquent-elles dans leur courrier.
Une journée scientifique après l’été
Elles rappellent que plusieurs instances nationales (HCSP, ANSM) et internationales (ECDC, OMS) ont, de manière répétée, validé la balance positive « bénéfice/risque » de la vaccination contre le HPV. En matière de cancer du col utérin, « nous insistons une fois de plus pour que la préconisation du plan cancer d’organiser un dépistage systématique des lésions précancéreuses du col de l’utérus puisse enfin se concrétiser. De même, nous soutenons la vaccination contre le HPV dans le même esprit que l’annonce faite par le président de la République lors de sa présentation du Plan Cancer III à la Maison de la Mutualité », poursuivent-elles.
Parmi les actions qu’elles envisagent, les sociétés souhaitent organiser une journée scientifique sur le sujet après l’été, placée sous le haut patronage de la ministre. Elles demandent à être reçues à ce sujet.
Les signataires affirment par ailleurs que la « désinformation induit une perte de chance définitive pour un nombre croissant de jeunes filles françaises en âge d’être vaccinées et qui ne le seraient pas ». En outre, le dénigrement du vaccin HPV porte gravement atteinte à la valeur de l’ensemble de la vaccination dans l’esprit de la population.
* L’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), la Société française de pédiatrie (SFP), InfoVAC (Groupe indépendant d’experts en vaccinologie), le Groupe de Pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP), la Société française de colposcopie et de pathologie cervicovaginale (SFCPCV), le Collège national des gynécologues obstétriciens de France (CNGOF) et la SPILF (Société de pathologie infectieuse de langue française).
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