Dominique Baudis, défenseur des droits, nommé par le président de la République le 22 juin 2011, est décédé « à l’issue d’un courageux combat contre le cancer qu’il a mené sans relâche au cours de ces derniers mois », a indiqué l’institution. Il avait été hospitalisé à l’hôpital Val-de-Grâce samedi dernier. Ses dernières apparitions publiques l’avaient montré très affaibli. Dominique Baudis était né le 14 avril 1947 à Paris. Après des études primaires et secondaires à Toulouse, il intègre l’Institut d’étude politique de Paris puis embrasse la carrière de journaliste. Il part au Liban en 1971 où il couvre la guerre pour la radio et la télévision, devient correspondant pour le Proche-Orient puis grand reporter. Il a présenté le journal télévisé de TF1 (1978-1980) et celui de France 3 (jusqu’en 1982).
Face à la calomnie
En 1983, il se tourne vers la politique et succède à son père à la mairie de Toulouse. Il sera réélu en 1989 et 1995. L’année 2001 marque son retour dans le monde des médias avec sa nomination à la tête du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).
L’année 2003 sera pour lui l’année du calvaire et de la calomnie. Il est mis en cause par des prostituées de la région de Toulouse dans l’affaire du tueur en série Patrice Alègre. Accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie. Il ne sera totalement innocenté qu’en 2005 et racontera cette épreuve dans un livre « Face à la calomnie ».
En février 2007, il est élu à la présidence de l’IMA renouant avec le Moyen-Orient avec lequel il a gardé un lien fort et auquel il a consacré plusieurs ouvrages (« la Passion des chrétiens du Liban », « la Mort en Keffieh », « Raymond d’Orient », « la Conjuration » ou « Il faut tuer Chateaubriand »).
Il a également été plusieurs fois député européen (1984, réélu en 1994), mandat qu’il retrouvera en 2009 (liste UMP) avant d’être nommé défenseur des droits en 2011 avec pour mission de veiller au respect des droits et libertés et à la promotion de l’égalité.
Dernier avis contre le refus de soins
Personnalité mesurée, Dominique Baudis avait néanmoins tapé du poing sur la table, comme sur les Roms, en septembre 2013, en accusant le gouvernement de ne pas appliquer ses propres règles encadrant le démantèlement des bidonvilles. En tant que défenseur des droits, il s’est notamment prononcé contre la stigmatisation des homosexuels et leur exclusion du don du sang et pour la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les séropositifs VIH. Il avait aussi émis des avis pour la scolarisation des enfants handicapés et sur l’accessibilité des bureaux de vote aux personnes handicapées. Son dernier rapport sur les refus de soins remis à Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, en mars dernier, il faisait ce sombre constat : « L’accès au droit à la santé des personnes en situation de précarité ou vulnérables n’est pas encore acquis. »
« Il a su faire de cette institution un outil au service de ceux qui souffrent », a souligné le Premier ministre Manuel Valls. Le président François Hollande a exprimé son « infinie reconnaissance pour le courage, l’abnégation et la tolérance dont il fit preuve tout au long de sa vie ».
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