La Ligue contre le cancer et ses comités départementaux œuvrent depuis près de 100 ans pour informer et accompagner les patients et leurs familles sous de multiples formes. C’est aussi et surtout le premier financeur privé de la recherche fondamentale, grâce aux dons recueillis qui sont réinvestis dans des programmes spécifiques.
En 2013 par exemple, la Ligue a attribué près de 37 millions d’euros à des projets de recherche qui permettent de trouver de nouveaux traitements et d’améliorer la prise en charge des malades. Dans les Bouches du Rhône, plusieurs programmes ont déjà été labellisés par le passé. Et d’autres recevront des aides cette année. « Nous avons fait le choix notamment de soutenir le Pr Juan Iovanna, directeur de recherche à l’INSERM, et ces travaux sur le cancer du pancréas, l’un des plus mortels à ce jour, et la recherche sur le cancer des enfants », assure Pierre Garosi, le président de la nouvelle équipe du Comité 13.
Un programme pour suivre les enfants rescapés du cancer
Un enfant sur 400 développera une tumeur maligne au cours des 18 premières années de sa vie. « On ne peut pas parler de petit problème, souligne le Pr Gérard Michel, chef du service pédiatrique de l’Hôpital de la Timone. Les cancers sont différents de ceux de l’âge adulte et nécessitent une recherche particulière. On a beaucoup progressé depuis 30 ans et, aujourd’hui, on guérit 3 cancers sur 4. Quel chemin parcouru ! Cela signifie qu’un jeune adulte sur 500 sera rescapé du cancer dans son enfance. »
Et c’est précisément cet axe de travail que l’équipe de la Timone a choisi de traiter. Elle s’intéresse aux séquelles médicales, cognitives et sociales de ces pathologies en lien avec les traitements lourds nécessaires à leur rémission. « On essaie de corriger ces effets. Au départ, ce travail était dédié au suivi des leucémies, puis il a été étendu à d’autres pathologies. Cette spécialité marseillaise a désormais séduit beaucoup de monde », précise le Pr Michel. Ce programme, qui consiste à suivre de jeunes adultes pour dépister les complications après traitement, baptisé LEA (leucémies de l’enfant et adolescent) a déjà mis en évidence des syndromes métaboliques autour de l’obésité, l’hypertension, le cholestérol ou l’infertilité. Il a permis d’ouvrir un nouveau chapitre en cancérologie.
Mobilisation des pédiatres
Le Pr Michel a également assuré que la recherche sur les cancers rares de l’enfant n’était pas délaissée, malgré les réticences des laboratoires pharmaceutiques. « Il y a une mobilisation des pédiatres oncologues sur ce sujet avec l’État et l’INCa. Nous avons obtenu à Marseille un CLIP 2, soit un centre labellisé Inca pour les phases précoces », affirme-t-il. L’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille, soutenue et supportée par l’ensemble des services d’oncologie de l’institution propose aux patients un accès précoce aux innovations thérapeutiques, au-delà des soins standards.
Autre domaine soutenu par la Ligue dans les Bouches du Rhône, les recherches et innovations thérapeutiques du service du Pr Juan Iovanna, pour le cancer du pancréas. « Nous sommes labellisés depuis 1999 et nous recevons 120 000 euros par an, pour deux programmes spécifiques, l’un sur le gêne NUPR 1 qui semble avoir un rôle clé sur le développement de la tumeur et l’autre sur la carte d’identité des tumeurs », précise encore le Pr Michel. La Ligue permet aussi de payer des doctorants pour ces phases de recherche.
Enfin, d’autres actions sur l’accompagnement de patients sur le plan de l’emploi ont été développées ces dernières années. Et l’implantation d’un espace Ligue dans les quartiers nord de Marseille en partenariat avec l’APHM est en cours de réalisation.
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