OncoLille, l'institut de recherche interdisciplinaire en cancérologie de Lille, a été inauguré mercredi 12 octobre par l'ensemble des partenaires et de leurs soutiens sur le campus hospitalo-universitaire. Il regroupe plus de 250 chercheurs travaillant pour sept laboratoires.
Les scientifiques en biologie, physique, chimie, bio-informatique, mathématiques, économie, technologie et sciences humaines et sociales emménagent depuis juillet dans le nouveau bâtiment de la cité hospitalière lilloise dédié à la recherche contre le cancer. Ce regroupement d'un éventail disciplinaire aussi large, en recherche fondamentale, préclinique et clinique, offre un « environnement exceptionnel, rare en France » pour le cancer, a souligné la Dr Isabelle Van Seuningen, directrice d'OncoLille.
Favoriser les transferts vers le patient
L'objectif est de « développer une recherche intégrée et interdisciplinaire d'excellence » pour « le transfert vers la clinique », a précisé la directrice d'OncoLille, en particulier l'amélioration des soins et la médecine personnalisée. Les travaux porteront aussi sur les déterminants socio-économiques de l'exposition, de la survenue et des suites du cancer.
Les équipes planchent sur un thème central : la résistance des tumeurs aux thérapies (une des causes des échecs thérapeutiques), notamment la dormance tumorale, les rechutes et les tumeurs à mauvais pronostic. Il s'agit de combattre mais aussi de contourner les tumeurs résistantes afin de les rendre de nouveau sensibles aux traitements et de proposer de nouveaux traitements via de nouvelles molécules, de nouvelles combinaisons de drogues ou de nouvelles technologies.
La directrice a évoqué les travaux sur les cellules CAR-T, les thérapies photodynamiques, les tumoroïdes 3D. Les chercheurs auront accès aux tumorothèques du CHU et du centre de lutte contre le cancer Oscar-Lambret (Lille) et aux forces vives de l'unité de formation et de recherche en sciences de la santé et du sport (UFR3S) de l'université de Lille, en particulier sur ses « thèmes passerelles » : les cancers thoraciques, hématologiques et du foie.
Comme l'a souligné Samir Ould Ali, délégué régional de l'Inserm, les laboratoires de recherche travaillant sur le cancer à Lille étaient jusqu'ici dispersés sur le territoire de la métropole du Nord. À Marseille et à Lyon, où des regroupements ont déjà eu lieu, la recherche sur ce sujet avait « un budget trois à quatre fois plus important » que ceux des laboratoires lillois réunis.
Plus de visibilité scientifique
L'institut OncoLille s'inscrit donc dans la volonté de « répondre à de nouvelles questions » au profit de la prise en charge concrète des patients, a insisté le délégué régional, mais aussi de « rassembler (les) forces » locales pour faciliter leurs interactions, et « d'accroître (leur) visibilité scientifique » sur le plan national et international. Et donc leurs moyens d'action.
Le groupement d'intérêt scientifique OncoLille, la structure existant depuis 2020, est soutenu par le CHU et l'université de Lille, le centre de lutte contre le cancer lillois Oscar Lambret, l'Institut Pasteur de Lille, l'Inserm, le CNRS et l'Institut pour la recherche contre le cancer de Lille. Le projet a bénéficié de financements nationaux et régionaux dans le cadre du contrat de plan État-Région 2015-2020, de l'université du CHU et de la métropole européenne de Lille, de l'Inserm et du fonds Feder.
* Canther (UMR Hétérogénéité, plasticité et résistance aux thérapies des cancers), LEM (UMR Lille économie management ), Limms (UMR en physique et micro technologies), LPP (UMR de mathématiques), Oncothai (UMR Thérapies assistées par lasers et immunothérapies pour l’oncologie), Phycell (UMR de physiologie cellulaire) et Scalab (UMR Sciences cognitives et sciences affectives)
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