Une grande étude fédérale américaine présentée par le Pr A.P. Venook (San Francisco) vient de montrer que chez 1137 patients présentant un KRAS sauvage (KRAS w) l’association de bevacizumab ou de cetuximab à la chimiothérapie assurait une survie globale proche de 30 mois, sans différence significative entre les deux drogues.
Tous les patients recevaient une chimiothérapie, le protocole Folfiri (irinotecan/5FU/leucovorine) ou protocole Folfox (oxaliplatine/5FU/leucovorine : 26,6 % et 73,4 % respectivement. L’association de bevacizumab (BV) ou de cetuximab (CET) donne des résultats équivalents dans cette population qu’il s’agisse de survie globale ou de survie sans progression : 29 mois et 10,8 mois dans le groupe BV ; 29,9 mois et 10,4 mois dans le groupe CET. Le profil de tolérance est comparable même si les effets secondaires ne sont pas les mêmes avec les deux anticorps (hypertension, céphalées, saignements, asthénie avec BV ; rash acnéique, prurit, modification des ongles, infections, perturbation des électrolytiques avec CET.
En commentant ces résultats, le Pr Venook a tiré plusieurs enseignements dont le plus important est que les anticorps anti-VEGF (BV) ou anti-EGFR (CET) ont fait passer la survie de 10-12 mois à deux ans et demi. La seconde est l’importance d’études financées par les structures publiques (NCI) permettant de comparer des molécules largement utilisées (le BV étant plus utilisé aux USA, le CET étant plus prescrit en Europe, chez les patients KRAS w).
Le dernier enseignement est que le ciblage KRAS n’est pas suffisant pour déterminer les meilleures indications du cetuximab : le test NRAS (déjà disponible sur les 28 plateformes françaises) mais aussi d’autres qui sont à l’étude, seront les bienvenus à ce sujet précise le Dr Pascal Artru (Lyon). Les résultats finaux de l’étude CALGB prenant en compte d’autres exons, et notamment le statut NRAS, pourraient aboutir à des conclusions différentes.
*Etude CALGB / SWOG 80405
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