DE NOTRE CORRESPONDANTE
CELA FAIT TROIS ANS maintenant que se tient à Marseille, une conférence annuelle sur les métastases cérébrales en partenariat avec l’Organisation européenne de recherche sur le traitement du cancer (EORTC) et le groupement de réflexion GPCMac, avec le soutien du cancéropôle Paca. Ce congrès, porté notamment par le Pr Philippe Metellus, neurochirurgien à l’Hôpital de la Timone, rassemble les plus grands spécialistes européens de toutes disciplines. Avec l’amélioration des traitements, les personnes qui développent des métastases cérébrales vivent plus longtemps entraînant une prise en charge plus longue et plus globale.
« Il y a encore cinq à six ans, explique le Pr Métellus, quelqu’un qui avait des métastases cérébrales était considéré en situation palliative. On voit maintenant émerger cette pathologie en tant que telle. Nous apportons de plus en plus de réponses satisfaisantes en termes d’allongement de la survie et d’amélioration de la qualité de vie des patients ». Pour la première fois, une session qualité de vie a été intégrée au programme. « La métastase cérébrale est devenue un enjeu dans la prise en charge du patient car dans un certain nombre de cas, elle va conditionner sa qualité de vie ou sa survie. Certains patients sont opérés en condition éveillée. Ils participent alors activement à leur propre prise en charge, puisque c’est grâce à eux qu’on peut enlever des métastases dans des zones hautement fonctionnelles sans séquelles neurologiques. Pour le reste, les patients sont en revanche un peu laissés pour compte, car il n’existe aucune association de patients ciblée sur les métastases cérébrales. »
Une recherche européenne lancée prochainement.
Tout ce dispositif et bien plus encore, est explicité très largement dans un documentaire scientifique « Pas à pas, métastases cérébrales : un nouveau challenge » (Co-production Cancéropôle PACA/AMU/Satis), présentée au cours de ce colloque. Le film détaille très concrètement le travail des uns et des autres mais il vaut aussi par le témoignage d’une patiente, Joelle opérée d’une lésion cérébrale d’un cancer primaire du poumon. Il met en scène la relation du Pr Métellus avec sa patiente, et fait intervenir toutes les disciplines concernées, du champ opératoire à la reherche et aux tests moléculaires.Finalement, « on n’a pas envie d’en savoir trop, explique Joelle, car on sait que dans deux ans, il y aura peut-être de nouveaux traitements qui empêcheront les récidives. Moi, je sais que j’ai une épée de Damoclès sur la tête mais je fais en sorte de ne plus y penser ». Sur le terrain, les équipes médicales multiplient leurs efforts. Un grand pas en avant a été réalisé avec la création par l’EORTC en janvier 2013 d’une plateforme dédiée et le prochain démarrage d’une étude européenne prioritaire, menée par trois équipes de Vienne, Munich et Marseille, avec le Pr Metellus comme représentant français.
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