LE CENTRE médical de Forcilles, en Seine-et-Marne, doit cesser son activité de radiothérapie le 31 mars, ainsi en a décidé le ministère de la Santé dans la mesure où l’établissement (privé à but non lucratif) n’atteint pas les 600 patients traités par an dans ce service (il en a pris en charge 398 en 2009). Une affaire de seuil, donc.
Mais si la barre est si haute à Forcilles, c’est que le centre fonctionne avec deux machines, taux d’équipement récemment imposé pour l’autorisation. La seconde machine ayant été installée en cours d’année 2008, l’établissement n’a pas eu beaucoup de temps pour atteindre les 600 fatidiques. Et, de fait, il est en passe, au vu des chiffres des deux premiers mois de l’année, de dépasser les 700 patients traités à la fin de 2010.
À un mois de la date couperet, Forcilles (300 lits, 700 salariés), spécialisé dans la prise en charge médico-diététique des malades atteints de cancers digestifs, ORL et pulmonaires et des grands opérés digestifs et pulmonaires, s’inquiète d’abord pour ses patients. Où et comment vont-ils faire leurs séances de radiothérapie ? « On va leur faire faire 40 km tous les jours, avec tous les problèmes que pose le déplacement de sondes de trachéotomie ou de gastrostomies. Les patients que nous traitons sont souvent sans voix, ils ne pourront même pas appeler au secours s’ils ont un problème ! », s’alarme le Pr Bernard Launois, qui préside le conseil d’administration de l’établissement. Pour le chef de service d’ORL de Forcilles, ces malades sont tout simplement « intransportables ».
Au-delà, c’est l’existence même du centre médical qui est en jeu. À coup d’économies drastiques, l’établissement était en passe de venir à bout de grosses difficultés financières. Son président estime qu’avec la déstabilisation induite par la fermeture de sa radiothérapie (et la hausse des dépenses que cette mesure signifie – frais de transports, rupture des contrats de maintenance…), « la liquidation judiciaire n’est pas exclue ». Un crève-cur. « Forcilles est un bijou qui marche à la perfection », plaide le Pr Launois qui demande une seule chose aux pouvoirs publics : un sursis. « Nous voulons, explique-t-il, bénéficier d’une autorisation dérogatoire jusqu’au 31 décembre 2011. Pour continuer en particulier à traiter les malades hospitalisés posant des problèmes très spécifiques et pour lesquels le transport pose un risque vital. »
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