Premier centre de radiologie interventionnelle hépatique de France - au coude à coude avec le CHU de Nice -, le CHU de Montpellier a décidé de mettre l'accent sur le développement de cette spécialité en investissant 2,2 millions d'euros dans l'aménagement d'une salle de radiologie interventionnelle 4D.
Développée par le Japonais Toshiba, cette salle répondant au nom barbare de « Infinix-i 4DCT », permet depuis 3 semaines aux radiologues du pôle digestif du CHU de Montpellier d'affiner leur diagnostic et parfaire leur geste dans le traitement des cancers du foie. « Le 4e "D" correspond à la dimension temporelle. Cela nous permet, au lieu d'une photo à l'instant T, de saisir plusieurs milliers d'images en quelques secondes. L'intérêt est tant d’évaluer la tumeur avant traitement, pendant le traitement, que de vérifier les effets immédiatement après notre intervention », explique le Pr Boris Guiu, chef du service d’imagerie médicale au sein du pôle digestif du CHU de Montpellier. Acte mini-invasif, la thermoablation (destruction de la tumeur par la chaleur) concerne le plus souvent les patients atteints de moins de cinq tumeurs dont le diamètre est inférieur à 30 mm. Dans le cas de ce service, l'acte consiste en l'introduction d'aiguilles de thermoablation dans le foie sous guidage de l'imagerie. « Notre spécialité est encore méconnue du grand public. Elle est à mi-chemin entre l'oncologie médicale et la chirurgie, auxquelles nous n'avons pas vocation à nous substituer mais que nous devons compléter », précise le Pr Guiu.
Diagnostiquer, traiter, contrôler
À ce jour, 120 patients par an sont traités par thermoablation au « pôle digestif » du CHU de Montpellier. Depuis trois ans, cette activité a triplé : « 40 % des tumeurs du foie sont invisibles par échographie et 30 % sont invisibles au scanner. Grâce aux capacités multi-modales 4D permises par notre équipement, nous sommes en mesure, dans la même pièce, à proximité d'un anesthésiste, de diagnostiquer, de traiter, puis de contrôler les effets de cette intervention », justifie le Pr Guiu.
Effet positif d'un tel équipement pour le patient : la possibilité d'une prise en charge ambulatoire, mais aussi la promesse d'une irradiation « diminuée au moins de moitié », promet le radiologue montpelliérain. En outre, la prise en charge des patients sera accélérée. De 6 à 8 semaines aujourd'hui - « ce qui n'est pas un délai acceptable », convient le Pr Guiu - le délai ne devrait pas excéder deux à trois semaines.
Côté hôpital, si l'investissement consenti pour l'achat de cette salle est important, on compte notamment sur une hausse de l'activité pour atteindre 1 000 interventions thérapeutiques par an sur les 20 000 actes réalisés dans ce service d'imagerie, pour rendre l'équipement rentable.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024