Le dépistage du cancer pulmonaire aux États-Unis réduit la mortalité

Publié le 18/07/2013
1374159833448343_IMG_109199_HR.jpg

1374159833448343_IMG_109199_HR.jpg
Crédit photo : S. Toubon

Un programme de dépistage du cancer pulmonaire à l’aide du scanner à faible dose a montré une bonne efficacité clinique sur une population définie. Les spécialistes cherchent maintenant à affiner les critères d’éligibilité.

Le programme de dépistage américain NLST (National Lung Screening Trial) a montré une réduction de 20 % de la mortalité liée au cancer pulmonaire lorsque le dépistage était réalisé au moyen du scanner à faible dose, comparativement à la radiographie thoracique. La démonstration vaut pour une population définie, à haut risque, qui est celle de patients de 55 à 74 ans, avec un tabagisme au minimum de 30 paquets-années, et un arrêt datant de moins de 15 ans. L’étude a été publiée en 2011.

Il existe un consensus sur les patients répondant aux critères de l’étude, et des recommandations fondées sur ces critères peuvent être appliquées au niveau individuel par les praticiens américains. Par ailleurs, certains experts réfléchissent à un raffinement de ces critères. L’étude de Stephanie Kovalchik et al., sous la gouverne du National Cancer Institute, montre qu’en effet, il est possible cibler plus étroitement une population, sans perdre le bénéfice du dépistage en terme de santé publique, et sans accroître les méfaits potentiels. Les méfaits consistent essentiellement en des faux positifs, avec tout le poids psychologique et thérapeutique que cela entraîne.

Ainsi, « nous montrons qu’en restreignant le dépistage aux, 60 % des participants ayant les plus forts risques de décès par cancer du poumon dans les 5 ans, comparativement au groupe entier, on capture 88 % des décès qui peuvent être prévenus par ce dépistage ; nous réduisons le nombre des participants devant être dépistés pour éviter un décès de 302 à 161 ; et nous réduisons le nombre des faux positifs pour un décès évité de 108 à 65 ».

Et chez les 20 % des participants de la cible initiale ayant les risques les plus bas de décès par cancer pulmonaire, il n’y a pratiquement pas eu de décès par cancer pulmonaire prévenu.

Ces observations plaident pour une évaluation au cas par cas de la nécessité du dépistage du cancer pulmonaire chez le fumeurs, sans nécessairement coller aux critères définis de l’étude NSLT. Certains fumeurs en dehors de ces critères peuvent d’ailleurs être à haut risque (contexte familial, comorbidités, antécédents pulmonaires, etc.).

En France, un groupe d’experts s’est prononcé pour accepter un dépistage individuel, « à condition que les sujets concernés répondent aux critères de l’étude NLST (fumeurs de plus de 30 paquets-années ou sevrés depuis moins de 15 ans et âgés de 55 à 74 ans) », (Pr Étienne Lemarié, service de pneumologie, CHU de Tours). Le dépistage est réalisé soit à la demande d’un sujet fumeur, ou à celle d’un médecin.

New England Journal of Medicine, 18 juillet 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr