L’essor de l’immunothérapie est transversal, elle intéresse pratiquement tous les cancers (mélanomes, CBNPC, carcinome hépatocellulaire, cancers ORL, de l’œsophage, de l’estomac, urogénitaux…) et donne des résultats probants en termes de taux de réponse et de durabilité des réponses obtenues chez des patients qui sont le plus souvent en impasse thérapeutique, avec des cancers qui ont des pronostics très sombres.
Nous assistons depuis quelques années au congrès américain de l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) à la course effrénée de la recherche clinique et thérapeutique vers cette innovation de rupture que représente l’immunothérapie en cancérologie.
Plusieurs laboratoires pharmaceutiques dont le laboratoire MSD participent à cette course. MSD développe le pembrolizumab, anticorps monoclonal humanisé de haute affinité pour le PD-1 (programmed cell death-1). Pour rappel, le PD-1 est un récepteur, point de contrôle ou « check-point » immunologique. La voie de signalisation PD-1 peut être activée par les cellules tumorales pour inhiber la surveillance immunologique des lymphocytes T activés. Le pembrolizumab en exerçant le blocage du récepteur PD-1, inhibe la liaison de PD-1 avec ses ligands, le PD-L1 et le PD-L2, sur les cellules tumorales présentatrices d’antigène et, active les lymphocytes T cytotoxiques spécifiques de la tumeur dans le microenvironnement tumoral, le pembrolizumab réactive ainsi l’immunité anti-tumorale.
Le pembrolizumab, l’anti-PD1 de MSD (nom commercial aux États-Unis, le Keytruda) est actuellement évalué dans différents cancers (cancers urothéliaux avancés, cancers digestifs, cancers cutanés, cancers ORL…) au travers de différentes lignes thérapeutiques, en monothérapie ou associé à d’autres agents (thérapies ciblées).
Cancers ORL, digestifs, CBPC, cutanés
De nombreux résultats ont été présentés au cours du congrès américain, en particulier dans le cancer tête et cou au stade métastatique ou en rechute. Soulignons l’étude de phase Ib de la cohorte de patients KEYNOTE-012, qui montre que l’administration de 200 mg de pembrolizumab toutes les 3 semaines par voie IV permet d’obtenir un taux de réponse global de 25 % chez des patients (n=132) lourdement prétraités ou en rechute de leur cancer ORL (n=132), quel que soit leur statut PD-L1 c’est-à-dire de l’expression du ligand de PD1 et du statut HPV (Human Papilloma Virus).
Le pembrolizumab a également montré une efficacité dans les cancers digestifs (cancers de la jonction oesogastrique ou de l’estomac, cancers colorectaux avec instabilités microsatellitaires (« NEJM » mai 2015)), dans les cancers bronchiques.
Une étude très récente (« NEJM », avril 2015) concernant l’étude KEYNOTE-006 comparant pembrolizumab versus ipilimumab (Yervoy, BMS) en monothérapie dans le mélanome aux stades avancés de la maladie montre une amélioration de la survie sans progression ainsi que de la survie globale avec un profil de tolérance acceptable, moins de toxicité de hauts grades versus ipilimumab.
Le Keytruda ou pembrolizumab a l’AMM aux Etats-Unis dans le traitement des patients présentant un mélanome non résécable ou métastatique, maladie en progression après ipilimumab ou anti-BRAF en cas de mutation BRAF V600 positive. En France, le pembrolizumab est en ATU de cohorte depuis août 2014 dans cette même indication.
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