Le séquençage de la tumeur permet d'améliorer le pronostic d'un tiers des patients éligibles aux thérapies ciblées expérimentales, en détectant ceux qui sont susceptibles d'en bénéficier, selon les résultats de l'étude française MOSCATO, présentée ce vendredi par les membres de l'Institut Gustave Roussy (IGR) lors du congrès sur l'analyse moléculaire pour les thérapies personnalisées (MAP : Molecular analysis for personalise therapy).
L'essai Molecular Screening for Cancer Treatment Optimization, ou MOSCATO, est un essai monocentrique de phase I qui a inclus 1 011 patients, dont 411 se sont révélés être porteurs d'une mutation activable, en excluant les mutations pour lesquelles des traitements sont déjà disponibles en France (cancer du poumon EGFR ou ALK+, mélanome avec B-RAF, tumeur gastro-intestinale avec mutation KIT, cancer du sein avec amplification HER2).
14 jours d'attente
Le séquençage a été réalisé à l'aide d'un séquenceur haut débit de nouvelle génération NGS ou CGH Array, à partir de biopsies tumorale. Le délai d'attente entre la biopsie et le résultat du séquençage était de 14 jours, ce qui laisse supposé qu'une telle procédure est possible en pratique.
Sur les 411 patients sélectionnés, 199 ont reçu une thérapie ciblée encore en phase I, et 33 % ont vu leur survie sans progression s'améliorer comparée au traitement de référence et 62 % présentaient un contrôle de la maladie.
« L'objectif principal de MOSCATO était de démontrer qu'établir la carte génétique des tumeurs et l'utiliser comme un outil de décision thérapeutique apportait un bénéfice clinique chez 25 % des patients. Avec une amélioration du pronostic chez 33 % des patients, l'objectif est largement dépassé, explique le Pr Jean-Charles Soria, chef du département de l'innovation thérapeutique et des essais précoces de l'IGR, nous établissons clairement que séquencer un grand nombre de gènes est utile pour les patients et leur apporte un vrai bénéfice sur le plan clinique. »
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