Une équipe madrilène du CNIC en collaboration avec l’université de Bâle vient de montrer chez la souris que le tamoxifène, cet anti-œstrogène administré dans le cancer du sein de la femme ménopausée, est capable de bloquer la progression des syndromes myéloprolifératifs. Comme l’explique Abel Sanchez-Aguilera, l’un des auteurs : « Dans cette étude, nous avons démontré que le tamoxifène a des effets spécifiques sur (...) les cellules souches hématopoïétiques et leurs descendants immédiats, les progéniteurs multipotents ». Chez la souris, le tamoxifène s’est révélé capable d’éliminer les cellules souches anormales responsables de la maladie, ce que ne parviennent pas à faire les traitements actuels, y compris les inhibiteurs de JAK2.
Contrairement au cancer du sein, où le tamoxifène bloque l’action des oestrogènes, l’équipe a montré que la molécule adopte une fonction « hormone-like » pour les cellules hématopoïétiques. Cette observation pourrait expliquer pourquoi les hommes sont plus à risque de la maladie que les femmes.
Une action ciblée limite la toxicité
Les chercheurs ont trouvé que le tamoxifène a des effets totalement distincts selon que les souris sont malades ou en bonne santé. Administré à des animaux sains, le tamoxifène induit l’apoptose des progéniteurs multipotents et accélère la division des cellules souches en leur faisant une partie de leur fonctionnalité. Administré à des animaux malades, le tamoxifène fait disparaître les symptômes liés au processus leucémique et bloque la progression du syndrome myéloprolifératif.
Autre avantage de taille, la molécule ne touche pas les autres cellules hématopoïétiques, qui restent à des taux normaux même après traitement prolongé. Pour l’auteur principal, le Dr Simon Mendez-Ferrer : « bien que nous ne sachions pas encore exactement pourquoi, le tamoxifène apparaît avoir un effet plus marqué sur les cellules leucémiques que sur les cellules saines, ce qui permet à la maladie d’être bloqué sans effets secondaires majeurs sur les cellules sanguines normales ».
Cell Stem Cell, publié en ligne le 4 décembre 2014
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