LIMITÉ MAIS RÉEL, l’intérêt du vaccin HPV se précise chez les femmes non vierges. Y compris chez celles déjà porteuses de lésions génitales dues au papillomavirus. Car, si le vaccin est sans effet thérapeutique, puisqu’il ne permet pas de ralentir la progression des lésions précancéreuses existantes, il pourrait avoir un intérêt dans la prévention secondaire, selon une équipe internationale dirigée par le Pr Elmar Joura.
D’après l’analyse des données des deux plus grands essais randomisés, en double aveugle et contrôlés contre placebo, sur le vaccin quadrivalent (FUTURE I et FUTURE II), les chercheurs ont montré, chez des femmes traitées pour lésions HPV, que la vaccination les protégeait de récurrences ultérieures. Ainsi, le risque de nouvelles manifestations, c’est-à-dire survenant à plus de 60 jours du traitement ou du diagnostic des premières, était diminué de 35 % par rapport aux femmes non vaccinées, et ce quel que soit le type d’HPV.
Les deux essais FUTURE ont inclus au total 17 622 femmes âgées de 15 à 26 ans entre décembre 2001 et mai 2003. Aucun test HPV ni examen clinique n’était réalisé systématiquement avant la randomisation, ce qui fait que des femmes ayant des lésions évolutives pouvaient être enrôlées. Étaient éligibles les femmes non enceintes, sans anomalies connues au frottis et n’ayant pas eu plus de 4 partenaires sexuels. Au cours des deux essais, des examens anogénitaux et des frottis cervicaux en phase liquide étaient réalisés régulièrement, tous les six à douze mois après la vaccination. Tous les prélèvements biopsiques et pièces chirurgicales étaient testées pour 14 types d’HPV.
Lésions opérées ou non.
Parmi les 17 622 participantes, 2 054 ont présenté des lésions dues à l’HPV, qu’elles aient été opérées (CIN II, CIN III, adénocarcinomes ou CIN I persistants) ou non (néoplasies vaginales, vulvaires et condylomes). Dans le groupe placebo, 763 ont été opérées, versus 587 dans le groupe vaccin. Pour ce qui est de ces lésions traitées, leur incidence était diminuée de 46,2 %, étant de 6,6 et de 12,2 cas pour 100 personnes années respectivement dans les groupes vaccin et placebo. Quant à l’incidence des lésions vulvaires et vaginales, elle était réduite de 35,2 %, passant de 20,1 à 30,1 cas pour 100 personnes années de la même façon dans chacun des deux groupes. Le risque spécifique de lésions de haut grade était diminué de 64,9 %.
Des éléments de l’étude renforcent l’idée que le vaccin HPV assure une protection croisée. Certaines lésions évitées le seraient en raison d’une protection acquise contre certains types phylogénétiquement proches de ceux ciblés par le vaccin quadrivalent (6, 11, 16 et 18). Comme le rappellent les auteurs, parce qu’un antécédent cervical était un critère d’exclusion dans l’étude, seule la surveillance à long terme et en situation réelle permettra de confirmer définitivement ces résultats et d’établir des recommandations de santé publique.
BMJ 2012;344:e1401 doi:10.1136/bmj.e1401
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