L’effet antitumoral de la metformine est médié par l’immunité cellulaire

Publié le 26/01/2015

Une étude japonaise publiée dans les « PNAS » a mis en évidence chez la souris un mécanisme d’action expliquant l’effet antitumoral attribué à la metformine. Le biguanide aurait une action directe sur les cellules cytotoxiques T CD8, selon l’équipe dirigée par Heiichiro Udono.

Depuis plus d’une décennie, plusieurs études épidémiologiques et précliniques suggèrent que l’antidiabétique oral présente des propriétés anticancéreuses. En 2012, plus de 20 essais cliniques ont été lancés, avec des résultats particulièrement intéressants dans le cancer colorectal.

Un environnement péritumoral mieux « armé »

Afin de mieux cibler les sous-populations candidates, les équipes de recherche se sont attachées à décrire les mécanismes sous-tendant les effets bénéfiques antitumoraux. La metformine semble détruire préférentiellement les cellules souches cancéreuses des glioblastomes, des cancers de l’ovaire et du sein, via l’activation de la protéine kinase activée par l’AMP.

L’équipe japonaise a montré que la metformine cible les lymphocytesCD8 infiltrant la tumeur. Ces cellules cytotoxiques subissent de manière inévitable au fil du temps un épuisement fonctionnel dans la zone péritumorale. Ce phénomène se traduit par une production diminuée du triplet de cytokines antitumorales, IL-2, TNFalpha et IFNgamma, et entraîne au final l’élimination par apoptose.

Les chercheurs japonais ont montré que le biguanide exerce un effet protecteur sur les cellules CD8 en maintenant leur multifonctionnalité et leur production de ces trois cytokines. Pour l’équipe, « en parallèle aux thérapies conventionnelles, le traitement des sujets cancéreux avec de la metformine pourrait présenter un gros bénéfice dans la lutte contre le cancer ».

PNAS, publié en ligne le 26 janvier 2015

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr