À l’annonce du verdict je me suis réfugié dans une des chambres du phare de Skerryvore, premier grand phare de rocher de l’Écosse occidentale. Inauguré en 1844, il est toujours le phare le plus élevé de Grande-Bretagne.
Lorsque le vent soufflait en tempête, les gardiens pouvaient à peine s’entendre hurler. Moi c’est afin d’écouter mes silences intérieurs que j’y suis reclus depuis un an maintenant.
« Cancer du foie »… Le spécialiste avait du mal à quitter des yeux le compte rendu afin de croiser à nouveau mon regard… « Combien ? »… « Six mois ! »…
Il me fallait toute la symbolique du phare luttant contre les éléments, pour tenter de triompher du mal qui me rongeait. Les trois premiers mois j’ai isolé ma tumeur, je lui faisais la gueule… Plus une goutte d’alcool ! Je la cernais d’une cohorte de macrophages censés l’enchâsser… Mais elle croissait à mesure… Je la sentais poindre, chaque jour davantage, sous mon gril costal droit… Alors je décidai de changer de stratégie et de m’en faire une complice… J’injectai directement dans sa masse, à l’aide d’une seringue, du whisky de 24 ans d’âge… Bientôt elle me présenta son compagnon ; un adénome de prostate qui avait mal tourné… Et c’est avec une joie non feinte que j’accueillais leur progéniture : une métastase du rein et une du cervelet.
Quand le ciel est clément nous nous installons tous les cinq sur la tourelle du phare, au large nous apercevons les bonds des dauphins joyeux, je leur parle des livres que je vais écrire, ils me parlent du bonheur de m’avoir rencontré.
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