Les cancers oraux touchent principalement les extrémités de la langue

Publié le 07/11/2014

La localisation des cancers oraux ne diffère que très légèrement entre fumeurs et non fumeurs et serait corrélée aux traumatismes dentaires, selon une étude australienne publiée dans le « Journal of the American Medical Association » et dirigée par Brendan J.Perry.

L’analyse des résultats révèle que les extrémités de la langue sont les sites les plus touchés par le développement de cancers oraux que ce soit chez les non-fumeurs ou les fumeurs.

Extrémités de la langue et la muqueuse des joues

Pour déterminer si les cancers sont survenus le plus souvent sur les sites de traumatisme dentaire et évaluer la variation de la position des cancers entre les non-fumeurs et les fumeurs, l’équipe de chercheurs a réalisé une étude sur 724 patients atteints de cancer à l’hôpital Princesse Alexandra de Brisbane en Australie.

Sur l’ensemble des participants 334 avaient un cancer oropharyngé et 390 un cancer de la bouche. Chez les individus atteints du cancer oropharyngé, 48 étaient des non-fumeurs, 266 des fumeurs et 20 des ex-fumeurs. Chez les patients atteints du cancer de la bouche, 87 étaient non-fumeurs, 276 fumeurs et 27 ex-fumeurs. L’âge moyen des patients était de 60 ans pour le cancer oropharyngé et 62 pour le cancer de la bouche.

Traumatismes dentaires

Les résultats de l’étude montrent que les cancers oraux se situent le plus souvent sur les extrémités de la langue chez 57 des non-fumeurs soit 66 % et chez 107 des patients fumeurs ou ex-fumeurs soit 33 %. En revanche 82 des fumeurs et ex-fumeurs avaient des cancers localisés dans la zone du plancher de la bouche contre 6 non-fumeurs. Le bout de la langue est donc le site le plus commun pour le développement de cancer.

Pour expliquer ce résultat, les auteurs suggèrent que les traumatismes dentaires chroniques peuvent être cancérigènes, cela expliquerait pourquoi les cancers de la bouche se localisent près des dents, particulièrement au bout de la langue et au niveau de la muqueuse buccale des joues. « Nous savons que cette étude ne prouve pas que les traumatismes dentaires chroniques sont à l’origine des cancers. Nos données appuient des études réalisées antérieurement qui mettent en évidence un rôle potentiel d’irritation dentaire chronique dans la carcinogénèse », a commenté le chercheur Brendan J. Perry.

S. M.

Source : lequotidiendumedecin.fr