Les femmes et les jeunes plébiscitent la prise en charge des cancers en ambulatoire

Publié le 06/09/2013
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Crédit photo : S. Toubon

Un sondage mené cet été par l’institut Curie auprès d’un millier de personnes sur la vie avec et après un cancer montre que confiance dans les traitements et techniques développées pour guérir de la maladie ne faiblit pas. Si l’optimisme rayonne sur l’amélioration des traitements et la reprise d’une vie quotidienne, les plus jeunes appréhendent toujours le retour au travail.

Selon ce baromètre, 65 % des Français estiment que le cancer est une maladie que l’on guérit de mieux en mieux. Un indice solide qui grimpe même à 73 % chez les plus de 60 ans et dans les milieux les plus favorisés, mais qui s’effondre de moitiés chez les plus jeunes et les moins aisés.

Un plébiscite pour l’ambulatoire

« Plus inquiets, ils plébiscitent des prises en charge plus courtes et attendent beaucoup de l’ambulatoire », explique le Pr Pierre Teillac, qui dirige l’ensemble hospitalier de l’institut Curie. Huit Français sur dix et plus précisément 85 % des femmes et des 35-49 ans préfèrent ce mode d’hospitalisation de jour. Les raisons invoquées sont multiples : ne pas être seul, garder le moral et conserver au maximum son mode de vie et son environnement habituel. Face à ces attentes, le Dr Marc Estève, directeur médical, mesure l’importance des réorganisations en cours avant de livrer quelques chiffres. « Dans notre structure, 80 % des chimiothérapies, 90 % des radiothérapies et 40 % des chirurgies sont déjà proposées en ambulatoire. Avec les nouvelles techniques moins invasives, 60 % des actes en sénologie auront lieu dans ces conditions d’ici à 2016 à l’institut Curie. » Le Pr Claude Huriet, président de l’institut, déplore vigoureusement que l’accompagnement vers ces prises en charge très attendues et devenues possibles grâce aux progrès chirurgicaux ne soit pas davantage encouragé. Ce rapide glissement des activités vers la chirurgie ambulatoire ferait même perdre 2 à 3 % sur le budget de l’hôpital en quelques années. Un choix assumé par l’institut Curie qui redouble d’efforts pour raccourcir les circuits et rendre les soins plus humains. « Marcher jusqu’au bloc opératoire, facilite l’organisation et permet aussi aux patients d’échapper au stress de voir défiler des néons une fois allongés sur un brancard », lance Marc Estève qui a décidé de ne rien laisser au hasard.

Les soins de support appréciés

Mais les attentes des patients dépassent aujourd’hui largement ce cadre. D’autres spécialistes en sophrologie, yoga, sport adapté ou encore hypnose semblent à la fois de plus en plus reconnues et appréciées des Français pour leur capacité à apporter un bien-être supplémentaire au patient, et même soulager certains effets secondaires des traitements des cancers. Désormais, deux Français sur trois, parmi lesquels 69 % de femmes considèrent que ces approches sont importantes en complément des traitements médicaux, et seulement 12 % les rejetteraient d’emblée. Les angoisses et les craintes qui peuvent envahir les patients dès l’annonce de la maladie imposent aussi la généralisation de soutien psychologique. Ce baromètre révèle enfin que plus d’un Français sur deux accorde une importance majeure à cette prise en charge souhaitée par les plus jeunes. En effet, plus de 70 % des 25-34 ans affirment en avoir intimement besoin pour renouer avec la vie tant privée et professionnelle, même après avoir vaincu la maladie.

 LAURENCE MAUDUIT

Source : lequotidiendumedecin.fr