L’INSTITUT Paoli-Calmettes à Marseille a une longue expérience et une culture bien ancrée dans le domaine de l’hospitalisation à domicile. « Nous avons été un peu pionniers pour cette activité puisque, dès 1999, nous avons mis en place des chimiothérapies à domicile, administrées par des infirmiers de l’Institut sous la supervision d’un médecin oncologue. Au fil des années, cette activité n’a cessé de se développer et a fait la preuve de son intérêt comme une alternative à l’hospitalisation de jour dans notre département ambulatoire », explique le Dr Maria Cappiello, oncologue médical et responsable de l’hospitalisation à domicile à l’Institut Paoli-Calmettes (IPC).
Cette expérience solide a été très utile quand, il y a une dizaine d’années, l’IPC a décidé de créer un réseau ville-hôpital pour permettre la prise en charge des soins de support à domicile. « Nous avons estimé que les patients qui ont une autonomie suffisante, ont la capacité d’être pris en charge à leur domicile pour un certain nombre de soins autour de la chimiothérapie : par exemple, le traitement des nausées et des vomissements, la nutrition parentérale chez ceux ayant du mal à s’alimenter, le traitement de la douleur via notamment les pompes à morphine ou l’hydratation chez des patients en insuffisance rénale », explique le Dr Cappiello.
Le développement de ces soins de support à domicile répond à plusieurs attentes. « Cela répond d’abord aux demandes et besoins de plus en plus de patients qui souhaitent être suivis à domicile à chaque fois que cela est possible. Cela s’inscrit aussi dans la dynamique impulsée par le Plan cancer qui favorise les prises en charges ambulatoires. Enfin, cela correspond aux demandes des tutelles pour libérer des lits dans les établissements », indique le Dr Cappiello.
Pour cette activité, l’IPC travaille en lien étroit avec des professionnels de santé libéraux, choisis par le patient. « Nous avons une cellule de coordination qui prend en charge les patients dès la sortie de l’hôpital. Elle se met en rapport avec le médecin traitant du patient, son pharmacien et l’infirmier libéral de son choix. L’objectif est que tous ces professionnels soient en mesure de prendre le relais dès le retour du patient chez lui », explique le Dr Cappiello, en ajoutant que l’infirmier libéral garde le choix du prestataire qui va fournir tout le matériel nécessaire à cette hospitalisation à domicile.
Pour assurer une harmonisation des prises en charges et garantir une qualité optimale à tous les patients, l’IPC diffuse des référentiels auprès de ces professionnels de ville. « C’est notre responsabilité que de veiller à ce que les soins soient délivrés en respectant toutes les règles de bonne pratique », indique le Dr Cappiello, en précisant qu’il n’existe pas de limite géographique pour la délivrance de ces soins de support à domicile. « La chimiothérapie à domicile est destinée aux patients qui habitent Marseille mais ces soins de support peuvent être réalisés en dehors de Marseille. Il suffit juste que le patient trouve près de chez lui une équipe d’infirmiers qui accepte de s’engager. Aujourd’hui, environ 40 % de ces soins de support sont délivrés à des patients qui vivent à Marseille et à 60 % en dehors de la ville, dans les Bouches-du-Rhône ou dans le Var ».
D’après un entretien avec le Dr Maria Cappiello, oncologue médical et responsable de l’hospitalisation à domicile à l’Institut Paoli-Calmettes (IPC).
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