• Deux protocoles comparés dans le sarcome d’Ewing
Conduite sous la direction d’Odile Oberlin (oncologue-pédiatre à l’IGR), une étude randomisée a inclus 856 patients atteints de sarcome d’Ewing à risque standard de rechute, afin de comparer deux traitements de consolidation. Les patients recevaient tous de la vincristine (V) et de l’actinomycine (A) plus soit de l’ifosfamide (groupe VAI) soit du cyclophosphamide (groupe VAC). L’hypothèse était que l’efficacité serait similaire, mais que la toxicité à long terme serait différente avec moins de risque de stérilité pour les patients de sexe masculin traités par VAI. ll faut mettre en balance le risque de stérilité et celui connu sur la fonction rénale avec VAI.
Les résultats obtenus sont effectivement d’efficacité comparable, avec une survie sans événements à trois ans de 77,1 % avec VAI et de 76 % avec VAC. Comme cela était prévisible, la toxicité rénale à court terme a été plus importante avec VAI (31 %) qu’avec VAC (16 %), mais une thrombocytopénie plus importante dans le bras VAC a également été observée. Des études sont en cours pour évaluer la tolérance à long terme.
• La chimiothérapie dans le cancer de la prostate localisé
L’étude française GETUG12, coordonnée par le Pr Karim Fizazi, a évalué le bénéfice de l’adjonction d’une chimiothérapie au traitement standard (hormonothérapie et radiothérapie) chez des patients présentant un cancer de la prostate localisé à haut risque métastatique. Dans ce travail de phase III chez 413 patients, un groupe a reçu uniquement le traitement standard alors que l’autre recevait en plus une chimiothérapie associant docétaxel et estramustine.
Trois mois après le début du traitement 34 % des patients du groupe chimiothérapie obtiennent une réponse majeure (PSA ≤ 0,2 ng/ml) contre 15 % seulement de ceux du groupe sans chimiothérapie. Or des études récentes ont montré que l’obtention d’un taux de PSA ≤ 0,2 ng/ml est prédictive d’un très faible risque de rechute métastatique. Pour l’instant, avec un recul médian de près de cinq ans, la survie sans progression à quatre ans est de 85 % dans le bras avec chimiothérapie contre 81 % dans le bras sans chimiothérapie.
L’évaluation précise du bénéfice de la chimiothérapie nécessite un suivi plus long. D’autres études, américaines et européennes, sont en cours.
• Une nouvelle cible dans les tumeurs solides
Sur la base des travaux du Pr Jean-Charles Souria, une étude de phase I teste une nouvelle thérapie ciblée, le RO5126766 dans certaines tumeurs solides métastatiques. Cette molécule est un inhibiteur de deux voies de signalisation aboutissant à la division cellulaire, RAF et MEK. Dans ce travail, 52 patients ont reçu cette thérapie ciblée selon trois modes d’administration : prise quotidienne pendant 28 jours, prise 4 jours de suite suivie de trois jours de repos ; prise de 7 jours de suite suivie de 7 jours de repos. Sur 40 patients ayant une maladie évaluable, 3 patients atteints d’un mélanome ont montré une réponse partielle ; de plus, une stabilisation pendant au moins 16 semaines a été observée chez 9 patients.
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