Dépistage du cancer du poumon

Nouveau plaidoyer pour un scanner annuel

Publié le 19/05/2014
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Un dépistage systématique annuel permettrait de détecter près de 55 000 cancers du poumon aux États-Unis dans les 5 ans à venir, la plupart à un stade précoce et donc potentiellement curable.

Il reste que le coût élevé d’une telle mesure remet en question les choix politiques de santé publique entre prévention (lutte anti-tabac et sevrage) plutôt que dépistage. Il y a deux semaines, un comité consultatif pour l’assurance maladie américaine s’est positionné contre le dépistage des fumeurs les plus âgés.

Fumeurs à 30 PA

La projection établie par l’équipe de Joshua Roth au centre de recherche contre le cancer Fred Hutchinson à Seattle, s’appuie sur les dernières recommandations américaines de décembre 2013 de l’US Preventive Task Force (USPTF). Il y est question de réaliser un scanner annuel à tous les fumeurs ou ex-fumeurs âgés de 55 à 79 ans ayant fumé au moins 30 paquets-année (PA) et dont la dernière cigarette remonte à moins de 15 ans. La société savante tire ses recommandations des résultats du National Lung Cancer Screening Trial, qui avait montré une diminution de 20 % de la mortalité par cancer pulmonaire avec le dépistage par scanner par rapport à celui par radiographie conventionnelle.

Près de 55 000 cancers dépistés

Les chercheurs ont postulé qu’un patient à risque sur 5 se verrait proposer le dépistage. Trois scénarios ont été envisagés en se référant au dépistage du cancer du sein par mammographie, celui retenu étant que la moitié des patients invités au dépistage s’y présente chaque année par rapport à l’hypothèse la plus pessimiste (25 % de participation) et à celle la plus optimiste (75 %). Le dépistage entraînerait 11,2 millions de scanners supplémentaires pour un coût total (imagerie, diagnostic, soins) de 9,3 milliards de dollars. Au bout de 5 ans, 54 900 cancers du poumon supplémentaires seraient diagnostiqués, la proportion des tumeurs au stade précoce passerait de 15 % à 33 %.

Congrès de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO), présentation du 2 juin 2014

Dr I. D.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9328