Entretien

Trois questions au Pr Agnès Buzyn, présidente de l’Institut national du cancer

Publié le 09/10/2014
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

LE QUOTIDIEN : Après 10 ans de dépistage organisé, quel message adressez-vous aujourd’hui aux médecins ?

Pr Agnès Buzyn : Plus de 150000 cancers du sein ont été détectés grâce au dépistage organisé (DO). La problématique du dépistage du cancer du sein doit faire partie de la pratique quotidienne de tous les médecins. Les médecins généralistes sont au premier plan, mais les gynécologues et les autres spécialistes doivent se sentir tout aussi concernés.

Quel message concernant les femmes à risque aggravé ?

Les médecins doivent s’approprier les nouvelles connaissances sur les risques élevé et très élevé. La HAS a publié de nouvelles recommandations à ce sujet. Les femmes à risque très élevé doivent bénéficier d’une consultation d’oncogénétique. À chaque femme correspondent un niveau de risque et un dépistage adapté. Plus personne ne doit rester en dehors du dépistage.

Quelle place aura le médecin dans la concertation citoyenne prévue pour 2016 ?

La concertation citoyenne a pour objectif de s’interroger collectivement sur le dépistage du cancer du sein, quel que soit le niveau de risque. Pour les médecins, c’est l’occasion de questionner leurs pratiques médicales, par exemple le dépistage individuel très développé dans les grandes villes, le rationnel scientifique à de telles positions, ou encore le risque du surtraitement des formes précoces. L’ensemble du parcours et la chaîne de traitement doivent être examinés.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9355