« DANS LEUR ÉTUDE, Hermann et coll. démontrent que des cellules souches spermatogoniques transplantées dans des testicules de macaques Rhésus produisent des spermatozoïdes fonctionnels, ce qui est une avancée significative vers une traduction clinique », écrivent des commentateurs français (Virginie Firlej et coll. Institut Cochin). Ce résultat donne en effet un espoir de fertilité après un traitement par chimiothérapie subi par des jeunes garçons à un stade prépubertaire. On peut assurer à des hommes adultes une telle fertilité, en conservant du sperme recueilli avant une chimiothérapie. Mais cette option n’existe pas pour les jeunes garçons traités avant la puberté.
Des cellules souches spermatogoniques.
Toutefois, dans le tissu testiculaire des garçons même très jeunes, il existe déjà des cellules souches spermatogoniques (CSS), prêtes à être transformées en spermatozoïdes à la puberté.
Les chercheurs de Pittsburgh ont réalisé leur étude chez 18 macaques, dont 5 à un âge prépubertaire. Les animaux ont été soumis à une chimiothérapie par agent alkylant (busulfan).
Une biopsie testiculaire (hémicastration) avait été auparavant réalisée, et les échantillons tissulaires mis de côté après cryoconservation.
Les cellules testiculaires ont été marquées à l’aide d’un lentivirus faisant exprimer une protéine fluorescente de façon à pouvoir tracer les cellules dérivées des CSS.
Une greffe a été réalisée chez les animaux à l’emplacement testiculaire. Vingt semaines après, des cellules dérivées des CSS transplantés ont été détectées dans le sperme de 9 des 12 singes adultes et 3 des 5 singes traités au stade prépubertaire, après qu’ils aient atteint la maturité. Ainsi, les CSS ont colonisé les tubes séminifères et se sont différenciées.
Comme les analyses plus poussées ont montré un chimérisme pouvant affecter la fiabilité des résultats, les auteurs ont tenté des greffes allogéniques chez des singes stériles, posant l’hypothèse que les cellules dérivées sont plus facilement traçables (profiles d’ADN uniques). La production de sperme provenant des CSS des donneurs confirme l’hypothèse de départ.
Des essais de fertilisation ont été tentés en laboratoire. Le sperme de receveurs transplantés a donné lieu à une fertilisation réussie de 81 ovocytes, avec développement d’embryons aux stades de morula et de blastocystes (stades précédant l’implantation dans l’utérus maternel).
La parenté du donneur a été confirmée sur les embryons.
« L’étude démontre que les cellules souches spermatogoniques des primates supérieurs peuvent être cryoconservées sans perdre leur activité. Et qu’elles peuvent être transplantées et donner lieu à des spermatozoïdes fertilisants. »
Cell Stem Cell, 2 novembre 2012.
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