L’irradiation délivrée au cours de 2 ou 3 scanners cérébraux pendant l’enfance (avant l’âge de 15 ans), soit une dose cumulative d’environ 60 mGy, triple le risque de développer une tumeur maligne du cerveau plus tard dans la vie, ainsi que celui de leucémie pour une dose cumulative un peu moindre (50 mGy). Bien que le risque absolu de développer un cancer soit faible, les praticiens doivent favoriser les solutions alternatives au scanner pédiatrique comme l’échographie.
Ce sont les conclusions d’un travail d’une équipe coordonnée par Mark S Pearce (Royaume-Uni) et publié dans l’édition numérique de « The Lancet », ce vendredi.
L’utilisation de la scanographie pédiatrique s’est largement développée au cours des dix dernières années aux États-Unis comme partout dans le monde et les enfants, parce qu’ils sont en pleine croissance, sont plus sensibles aux rayonnements ionisants. La dose absorbée dépend cependant de l’âge au moment de l’examen, du sexe, de l’organe considéré (en l’occurrence moelle osseuse ou le cerveau) et du type d’investigation.
Dans cette étude observationnelle rétrospective, les dossiers de 180 000 enfants ayant eu un scanner entre 1985 et 2002, avant 22 ans, ont été examinés. Les auteurs ont choisi une période d’observation de 2 ans après le premier scanner pour la leucémie et de 5 ans pour les tumeurs cérébrales.
Durant le suivi, 74 des 178 604 patients ont été atteints de leucémie et 135 des 176 587 ont présenté une tumeur cérébrale. Les auteurs démontrent une association positive entre la dose reçue et la survenue d’un cancer, et la quantifient : l’excès de risque relatif (ERR) est de 0,036 par mGy pour les leucémies (IC : 0,005-0,120 ; p = 0,0097) et de 0,023 pour le cerveau (IC : 0,010-0,049 ; p ‹ 0,0001). Ces résultats sont cohérents avec ceux observés par la même équipe chez des survivants de guerre atomique, un travail qui constituait jusqu’alors le meilleur modèle pour estimer le risque de cancer lié aux irradiations.
En France, un arrêté
En France, un arrêté du 24 octobre 2011 a introduit des niveaux de référence diagnostiques pour la scannographie pédiatrique (NRD) qui n’existaient auparavant que pour les actes radiologiques. Les établissements de radiologie sont tenus de communiquer 30 relevés pour les 4 classes de 0 à 30 kg .
Enfin, l’étude « Cohorte enfant scanner » coordonnée par Marie Odile Bernier (IRSN) étudie le risque de cancer et de leucémie après des examens TDM durant l’enfance. Ce travail qui devait initialement inclure 30 000 enfants de 0 à 5 ans ayant subi entre 2000 et 2006 au moins un scanner a pris une envergure européenne et va inclure 60 000 enfants supplémentaires de 0 à 10 ans ayant subi cet examen entre 2006 et 2013.
« The Lancet online », 7 juin.
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