DE NOTRE CORRESPONDANTE
« EN DÉTERMINANT quels gènes influencent le risque de cancer du sein masculin, nous espérons en apprendre plus sur la biologie de ce cancer. Il sera important de comprendre les différences entre les cancers du sein masculin et féminin pour développer des traitements spécifiques au cancer du sein masculin », explique au « Quotidien » le Dr Nick Orr (The Institute of Cancer Research, Londres) qui a dirigé cette étude, publiée dans « Nature Genetics ».
« On savait que des mutations dans les gènes BRCA, en particulier BRCA2, sont impliquées dans la susceptibilité au cancer du sein masculin. Ainsi, bien que les mutations BRCA2 soient très rares dans la population générale, elles seraient responsables de 10 à 15 % des cas de cancers du sein masculin. À bien des égards, il semble que la génétique joue un rôle encore plus grand dans le cancer du sein masculin que dans le cancer féminin. »
La nouvelle étude visait à savoir si des variations génétiques communes dans la population pourraient contribuer au risque hérité du cancer du sein masculin. Orr et coll. ont mené une étude d’association génomique, en analysant près de 450 000 variations SNP chez 823 patients atteints du cancer du sein masculin (cas) et 2 800 témoins, tous d’origine européenne.
Ils ont ensuite validé les associations les plus significatives en étudiant 438 cas et 474 témoins issus de douze séries de cas-témoins.
Le recrutement de patients se poursuit.
« Nous avons découvert qu’une variation héritée du gène RAD51B (chromosome 14) est impliquée dans une susceptibilité au cancer du sein masculin. Nous savions déjà que ce gène était associé au cancer du sein de la femme, cependant notre étude indique qu’il agit d’une manière différente chez l’homme. »
« Nous avions précédemment montré, dans une plus petite étude, qu’un variant sur le chromosome 16 était lié au cancer du sein masculin. Nous confirmons et localisons cette association au sein du gène TOX3. TOX3 est fortement associé au risque de cancer du sein masculin et féminin, indépendamment du sexe. On ne sait pas bien encore quel pourrait être le rôle biologique de TOX3 dans la susceptibilité au cancer du sein, à la différence du gène RAD51B qui, en commun avec d’autres gènes de susceptibilité au cancer du sein, est impliqué dans la réparation de l’ADN endommagé. »
« Nous pensons qu’il y a probablement d’autres gènes du cancer du sein masculin à découvrir, mais il faudra pour cela étudier un nombre encore plus grand d’échantillons. Ce qui explique pourquoi nous continuerons à recruter des hommes atteints du cancer du sein pour notre étude. Nous pensons aussi qu’en étudiant le cancer du sein masculin, nous pouvons en apprendre plus sur le cancer du sein de la femme. Il semble qu’il y ait un chevauchement entre les gènes impliqués dans le cancer du sein de l’homme et de la femme, mais leurs effets sont plus importants chez l’homme. Cela signifie qu’il pourrait être en fait plus facile de découvrir de nouveaux gènes du cancer du sein en étudiant la maladie chez les hommes. »
Orr et coll., Nature Genetics, 23 septembre 2012.
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