Un essai de phase II conduit dans 11 centres français montre que l’association de lapatinib et de capécitabine est efficace en traitement de première ligne des métastases cérébrales du cancer du sein HER2+.
On sait que des métastases cérébrales surviennent chez 30 à 50 % des patientes atteintes d’un cancer du sein HER2+ métastatique. Lorsque ces métastases sont multiples, le traitement repose sur la radiothérapie du cerveau entier, avec ses conséquences délétères, notamment une altération des fonctions cognitives. Environ la moitié des patientes ayant un cancer du sein HER2+ métastatique meurent de la progression de leur atteinte cérébrale. Il était donc nécessaire de trouver de nouvelles options thérapeutiques et, de toute façon, tâcher de retarder l’heure de la radiothérapie du cerveau entier.
C’est dans ce contexte que des Français (Thomas Bachelot, centre Léon-Bérard, Lyon) et coll. ont conduit un travail de phase II (LANDSCAPE) dans le cadre du groupe coopératif français UNICANCER, travail destiné à évaluer l’association capécitabine + lapatinib pour le traitement de métastases cérébrales antérieurement non traitées de cancer du sein HER2+.
Onze centres français
Ce travail en ouvert a été conduit dans 11 centres situés à Lyon, Montpellier, Nantes, Toulouse, Lille, Marseille, Rouen, Villejuif, Saint-Cloud, Reims et Nice.
Les 44 femmes incluses dans cette étude, donc, avaient des métastases cérébrales d’un cancer du sein HER2+, pour lesquelles elles n’avaient reçu ni radiothérapie du cerveau entier, ni lapatinib ni capécitabine.
Le traitement a été administré sous forme de cycles de 21 jours ; il associait du lapatinib (1 250 mg par voie orale tous les jours) et de la capécitabine (2 000 mg/m2per os de J1 à J14). Le critère principal était la proportion de patientes présentant une réponse objective cérébrale : réduction volumétrique de 50 % ou davantage des lésions cérébrales en l’absence d’augmentation des doses de corticoïdes, de symptômes indiquant une progression neurologique et de maladie progressive extra-cérébrale.
Un essai de phase III est nécessaire
Résultat : on a pu évaluer l’efficacité du traitement chez 44 des 45 patients incluses, avec un recul de 21,2 mois. Globalement, un certain degré de réduction de la taille des lésions cérébrales a été observé chez 37 patientes ; une réduction du volume tumoral de 50 % ou plus a été constatée chez 29 femmes (65,9 %) et une réduction d’au moins 80 % a été observée chez 9 patientes (20 %).
Des effets secondaires de grade 3 ou 4 sont survenus chez 22 patientes (49 %), notamment diarrhée et syndrome main-pied.
« L’association de lapatinib et de capécitabine est active en traitement de première ligne des métastases cérébrales du cancer du sein HER2+. Un essai de phase III est nécessaire », concluent les auteurs.
The Lancet en ligne du 2 novembre.
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