Quarante ans de mortalité par cancer du sein dans la région d’Oxford. Si la solidité des données n’égale pas d’autres menées à l’échelle d’un ou plusieurs pays, les résultats de l’étude dirigée par Toqir Mukhtar de l’université d’Oxford ont de quoi laisser perplexes.
L’équipe britannique conclut à l’absence d’effet du dépistage systématique par la mammographie sur la mortalité spécifique par cancer du sein. « Même si cela ne signifie pas qu’il existe un effet au niveau individuel, explique-t-elle, l’élément clef est que ces effets ne sont pas assez consistants pour être détectés à l’échelle d’une population ».
Des résultats en contradiction avec de précédentes études
Les chercheurs ont exploité les données spécifiques de cette région de Grande-Bretagne de 1979 à 2009, car contrairement aux autres, c’est la seule renseignant la cause précise de décès. L’équipe note qu’au cours de ces 40 dernières années, la plus forte réduction de la mortalité par cancer du sein est constatée chez les femmes de moins de 40 ans, une tranche d’âge qui n’est pas dépistée de façon routinière. De plus, les chercheurs n’ont pas mis en évidence de bénéfice sur la mortalité à dépister une, plusieurs fois ou pas du tout.
Ces résultats contredisent ceux de plusieurs études précédentes. « Nous avons plus d’études montrant un bénéfice que de celles n’en montrant pas », insiste Robert Smith, directeur du programme de dépistage du cancer du sein aux États-Unis. Le débat se situe ailleurs pour lui. S’il est montré « que la mammographie contribue à réduire significativement la mortalité par cancer du sein aux États-unis », il reste des divergences parmi les experts sur l’âge du début du dépistage (avant ou après 40 ans) et l’intervalle entre chaque examen.
Journal of Royal Society of Medicine, publié le 11 juin 2013
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