Les progrès technologiques et médicaux en cancérologie, le développement de l’ambulatoire notamment en chirurgie et la complexification des traitements, nécessitent le renforcement de la coordination des soins et la présence de personnels infirmiers investis de missions et d’un champ d’autonomie élargis. Compte tenu de l'évolution de la prise en charge des patients et de la nécessité d'optimiser leur parcours de soins, l'avènement des IPA cliniciennes en cancérologie répond à un enjeu de santé public.
Trouver sa place en équipe
Les IPA peuvent exercer au sein d'une équipe de soins primaires coordonnée par le médecin traitant. Elles peuvent aussi s'insérer dans une équipe sous la responsabilité d'un médecin dans les établissements de santé (ou médico-sociaux), ou encore assister un médecin spécialiste (hors soins primaires) en pratique ambulatoire. « Une fois diplômée, il me faudra trouver ma place au sein de mon équipe et répartir les missions, notamment, avec les infirmières d'annonce et de coordination », note Valérie Trouillard, infirmière au service de cancérologie de l'hôpital Saint-Joseph (Paris).
Si les IPA peuvent bénéficier d'une autonomie importante, leurs missions sont toujours définies par un protocole d'organisation préalablement établi avec l'équipe médicale. « Nous ne sommes jamais seuls, surtout en cancérologie. Il s'agit d'une discipline où la communication entre soignants est indispensable. Au sein de notre service, des réunions rassemblant l'ensemble de l'équipe sont fixées une à deux fois par semaine pour discuter de chaque patient », ajoute Valérie Trouillard.
De multiples missions
« L'arrivée des IPA va bousculer les habitudes de chacun. Nous aurons un travail de pédagogie à faire pour expliquer notre rôle, aussi bien aux patients qu'aux soignants », affirme Valérie Trouillard.
En effet, les domaines d'intervention en pratique avancée peuvent comporter de multiples activités : d'orientation, d'éducation, de prévention ou de dépistage. Bénéficiant d'une formation complémentaire de deux ans accessible après au minimum trois ans de pratique infirmière, les IPA seront habilitées à assurer, sous certaines conditions, le suivi des patients, la prescription protocolisée d’examens et de soins de support, l'adaptation ou le renouvellement de certains traitements, et si besoin l'aiguillage vers des professionnels médicaux ou sociaux.
« Concrètement, en tant qu'infirmière de pratique avancée, j'accompagnerai les patients ayant un cancer stabilisé : souvent, après un cancer du sein notamment, ceux-ci bénéficient d'une hormonothérapie en traitement adjuvant. Je pourrai les suivre en complète autonomie et, par exemple, prescrire des examens complémentaires ou des bilans biologiques, et adresser les patients aux cancérologues si nécessaire. Je recevrai également certains patients en hôpital de jour pour valider et surveiller leurs traitements, effectuer des soins et répondre à leurs questions, angoisses et attentes », précise Valérie Trouillard.
Aborder le patient dans sa globalité
Dans le domaine de la cancérologie, le métier d'IPA prend une tournure bien spécifique. « Lorsque l'on accompagne des patients atteints de cancer, on est très vite confronté à la question de la mort. Les patients abordent souvent ce sujet de façon très frontale, avec nous. À mon sens, nous devons faire preuve d'empathie et d'authenticité, tout en étant précautionneux. Aborder le patient dans sa globalité et avec ses spécificités n'est pas quelque chose d'inné. Ma formation d'IPA me permet d'intégrer cette facette de mon métier et de mieux pouvoir me positionner vis-à-vis des patients, de leur famille et de l'équipe soignante », conclut Valérie Trouillard.
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