Le vemurafenib dans le mélanome métastatique.
LE VEMURAFENIB a été développé dans le mélanome métastatique comme un puissant inhibiteur de kinase, avec une spécificité pour la mutation V600E de BRAF. Une étude de phase II menée chez 132 patients présentant un mélanome métastatique avec mutation V600E de BRAF et ayant déjà été traités, montre après un suivi de 12,9 mois en moyenne, que le traitement par vemurafenib s’accompagne d’un taux de réponse globale de 53 % (6 % de réponse complète et 47 % de réponse partielle). La durée médiane de réponse est de 6,7 mois et la durée moyenne de survie sans progression de 6,8 mois. La survie globale moyenne est de 15,9 mois.
La chimioradiothérapie néoadjuvante améliore la survie dans le cancer de l’œsophage.
Une vaste étude randomisée multicentrique hollandaise (CROSS) de phase III, ayant inclus 366 patients, a comparé la chimioradiothérapie suivie de la chirurgie à la chirurgie seule dans le cancer de l’œsophage ou de la jonction œsogastrique potentiellement curable. La survie moyenne est deux fois plus longue dans le premier groupe que dans le second : 49,4 mois versus 24 mois. Ce bénéfice s’observe aussi bien dans l’adénocarcinome que dans le carcinome à cellules squameuses. La chimioradiothérapie néoadjuvante, qui peut être administrée en ambulatoire, s’accompagne de peu d’effets toxiques sévères.
Le ruxolitinib, une avancée dans la myélofibrose.
Dans un essai de phase III mené versus les « meilleurs traitements existants » chez 219 patients, le ruxolitinib, un inhibiteur de JAK, a permis une réduction marquée et durable de la splénomégalie et une amélioration de la qualité de vie chez des patients atteints de myélofibrose.
À 48 semaines, 28 % des patients du groupe ruxolitinib présentaient au moins une réduction de 35 % du volume de la rate, contre 0 % dans l’autre groupe. La longueur moyenne palpable de la rate avait diminué de 56 % sous ruxolitinib mais avait augmenté de 4 % dans l’autre groupe. Les patients du groupe ruxolitinib avaient une amélioration globale de la qualité de vie.
Des résultats prometteurs en immuno-oncologie.
L’essai 024 de phase III a démontré l’efficacité de l’ipilimumab (Yervoy, Laboratoire Bristol-Myers Squibb) dans le traitement des mélanomes avancés. En première ligne, l’association de l’ipilimumab à la dacarbazine permet un doublement de la survie à 4 ans : 19 % versus 9,6 % dans le groupe dacarbazine seule.
Les données colligées des essais de phase 2 (ayant évalué plusieurs dosages d’ipilimumab en monothérapie) retrouvent des taux de survie à 5 ans chez les patients naïfs de 38 % à 49 %, taux inchangés par rapport aux données de survie à 4 ans. Chez les patients prétraités, les taux de survie à 5 ans sont de 12 % à 28 % et relativement stables par rapport aux données à 4 ans (de 14 à 28 %).
BMS, qui joue un rôle de pionnier dans l’approche immunologique de l’oncologie, explore d’autres voies d’immunothérapie. Des résultats préliminaires prometteurs ont été obtenus avec un anticorps anti-PD1 (récepteur co-inhibiteur exprimé à la surface des lymphocytes T activés) dans différents types de tumeurs (cancer du poumon non à petites cellules, cancer du rein, cancer du colon et du rectum). L’elotuzumab, anticorps monoclonal humanisé ciblant la glycoprotéine CS1 qui est exprimée par les cellules du myélome, a également donné des résultats encourageants.
Vers un nouveau traitement de référence dans la LAM.
Une étude multicentrique française montre que l’administration fractionnée du gemtuzumab ozogamicine (Mylotarg), anticorps monoclonal anti-CD33 conjugué, en association à la chimiothérapie classique, permet d’améliorer le pronostic de la leucémie aiguë myéloïde (LAM) sans grever la tolérance. La survie sans événement à deux ans est significativement meilleure dans le groupe gemtuzumab ozogamicine que dans le groupe contrôle : 40,8 % versus 17,1 %. Les taux de survie sans rechutes sont respectivement de 50,3 % et 22,7 %. Le bénéfice est plus prononcé dans les sous-populations ayant une cytogénétique favorable ou intermédiaire.
L’olaparib dans le cancer de l’ovaire.
Selon les résultats d’une étude internationale de phase II randomisée en double aveugle contrôlée contre placebo, l’administration, en traitement d’entretien, d’olaparib permet d’améliorer la survie sans progression dans le cancer de l’ovaire séreux de haut grade sensible au platine, récidivant. Chez les patientes ayant reçu l’inhibiteur de polymérase, la survie sans progression est significativement plus longue (8,4 mois) que chez celles traitées par placebo (4,8 mois). Et, ce, quels que soient les sous-groupes considérés. La majorité des effets adverses rapportés étaient de grade 1 ou 2.
Le trametinib fait mieux que la chimiothérapie dans le mélanome.
Un nouvel essai de phase III, randomisé, mené chez des patients ayant un mélanome métastasé avec mutations de BRAF, montre une amélioration de la survie avec le trametinib, comparativement à la chimiothérapie. La survie sans progression a été de 4,8 mois chez les sujets traités par l’inhibiteur sélectif de MEK1 et MEK2, versus 1,5 mois sous chimiothérapie.
À six mois, la survie globale était de 81 % dans le groupe trametinib contre 67 % dans le groupe chimiothérapie (malgré la possibilité de faire un cross-over en cas de progression de la maladie sous chimiothérapie).
Les bénéfices du regorafenib dans le cancer colo-rectal métastatique.
L’étude de phase III CORRECT multicentrique montre les bénéfices du regorafenib, inhibiteur multikinase par voie orale, versus placebo dans le cancer colorectal métastatique. Dans les deux bras, les patients avaient par ailleurs une prise en charge optimale. La médiane de survie globale est de 6,4 mois dans le groupe regorafenib versus 5 mois sous placebo (p = 0,0052).
L’effet du regorafenib est indépendant du statut KRAS. Ces résultats ont conduit la Food and Drug Administration (FDA) à examiner selon une procédure accélérée la demande d’autorisation du regorafenib dans les CCRm.
Moindre progression des adénocarcinomes bronchiques sous afatinib.
L’afatinib, inhibiteur irréversible des récepteurs tyrosine kinase de la famille ErbB par voie orale, retarde d’au moins un an la progression des adénocarcinomes bronchiques avancés porteurs de mutations EGFR, en particulier en cas de mutations EGFR les plus fréquentes (Del19 /L858 R). Selon les résultats de l’essai de phase III randomisé en ouvert LUX-Lung 3, le délai jusqu’à progression de la maladie est de 11,1 mois dans le groupe afatinib versus 6,9 mois dans le groupe chimiothérapie, chiffres qui sont respectivement de 13,6 mois et 6,9 mois en cas de mutation Del19/L858R, présente dans 90 % des cas.
Avis favorable pour l’aflibercept dans le cancer colorectal.
Le CHMP (Comité d’évaluation des médicaments à usage humain) a rendu un avis favorable et recommandé l’autorisation de mise sur le marché de Zaltrap (aflibercept) en association à une chimiothérapie (FOLFIRI) chez les patients adultes atteints d’un cancer colorectal métastatique résistant ou qui a progressé après une chimiothérapie à base d’oxaliplatine. Cet avis du CHMP est fondé sur les données de l’étude de phase III VELOUR, multinationale, randomisée, en double aveugle qui a montré que chez des patients déjà traités par oxaliplatine, l’ajout de Zaltrap à une chimiothérapie FOLFIRI améliore significativement la survie médiane, qui passe de 12,06 mois à 13,50 mois, et de la survie sans progression, qui est passée de 4,67 mois à 6,90 mois.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024