C’est une première française qu’ont réalisée le 30 mai le Pr Christian Spaulding et le Dr Eric Durand à l’hôpital Georges-Pompidou (AP-HP) de Paris : une angioplastie coronaire « à haut risque » - puisque le patient était en grande insuffisance ventriculaire gauche - a pu être réalisée à l’aide d’un nouveau système d’assistance cardiaque percutané appelé Impella CVad.
On sait que l’angioplastie coronaire se déroule habituellement en deux temps :
- d’abord on pratique une dilatation : la sonde est introduite dans l’artère fémorale à l’aine ou dans l’artère radiale au poignet, puis poussée dans la coronaire à traiter ; le ballonnet est alors gonflé pendant 10 à 30 secondes ; puis la sonde est retirée ;
- ensuite un deuxième ballon serti d’une endoprothèse est introduit et gonflé : il permet de larguer l’endoprothèse.
Une turbine dans le VG
L’angioplastie, qui connaît un taux de succès de 96 %, a pourtant des limites, notamment chez les patients qui présentent une fonction cardiaque altérée (par exemple par d’anciens infarctus) : chez ces patients, une occlusion même brève de l’artère peut avoir des conséquences catastrophiques. Le nouveau système utilisé à l’HEGP consiste à mettre en place par voie percutanée par le pli de l’aine une assistance cardiaque Impella CVad.
Il s’agit d’une turbine qui est montée dans l’aorte et placée dans le ventricule gauche. Cette turbine aspire le sang et le rejette dans l’aorte, assurant un débit de 3,5 à 4 l/min (contre 2 à 2,5 l/min avec les anciens systèmes. Cette technique assure donc une décharge du ventricule gauche et permet à l’opérateur de travailler en toute quiétude sur les procédures de dilatation coronaire souvent complexe sur ce type de patient.
Assistance posée dans le ventricule gauche - DR
Le premier patient traité ainsi à l’HEGP présentait un rétrécissement aortique, des lésions coronaires complexes (tronc commun, artère interventriculaire antérieure et coronaire droite) et une fonction cardiaque altérée. Il a d’abord été pratiqué une dilatation de la valve aortique, qui a été suivie de la mise en place de l’assistance Impella CVad, puis de la dilatation coronaire. L’état clinique du patient s’est amélioré rapidement, et il a pu quitter l’hôpital trois jours après l’intervention.
Pour ce patient en grande insuffisance cardiaque, quatre jours de préparation ont été nécessaires pour mettre au point la procédure dans le cadre d’une décision pluridisciplinaire.
Ce système peut également être utilisé chez des patients admis en urgence pour des chocs cardiogéniques secondaires à un infarctus du myocarde. Dans tous les cas, la procédure doit être réalisée par des équipes entraînées, dans des centres experts.
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