LES ENQUÊTES FLAHS (French League Against Hypertension Survey) réalisées de façon régulière depuis 2002, 2007 et 2012 permettent d’analyser l’évolution des prescriptions d’antihypertenseurs sur 10 ans. Le principal résultat de la dernière analyse publiée dans les Annales de Cardiologie et Angéiologie, est que les ARA2 (antagonistes du système rénine angiotensine aldostérone) sont passés en 2007 devant les diurétiques qui étaient la classe la plus prescrite encore 5 ans plus tôt. L’autre classe pharmacologique qui voit une augmentation de sa prescription est celle des antagonistes calciques. Ces évolutions sont parallèles à celles des combinaisons fixes d’antihypertenseurs présentes dans 19 % des prescriptions en 2002 et dans 32 % en 2012. « Le bon maniement des moyens thérapeutiques améliore le contrôle tensionnel, assure le Pr Xavier Girerd (hôpital de La Pitié Salpêtrière, Paris) puisque nous observons parallèlement une augmentation régulière de l’IMC dans la population au cours de ces dix dernières années. Les médecins qui mettent en œuvre une monothérapie doivent, quand elle n’est pas efficace, passer à la bithérapie. Nous voyons clairement qu’en France les résultats sur le contrôle tensionnel se sont améliorés dès que les généralistes ont pu prescrire des associations fixes, qui sont efficaces, bien tolérées et faciles à utiliser » assure le spécialiste.
11,4 millions de personnes.
Les enquêtes FLAHS ont été menées par voie postale au sein d’un échantillon représentatif de sujets âgés de 35 ans et plus vivant en France métropolitaine.
En 2012, 11,4 millions de personnes, soit 30 % de la population âgée de 35 ans et plus, sont traitées par médicaments antihypertenseurs contre 8,2 millions en 2002 (24 %). La prescription est passée de 1,4 ± 0,7 comprimés en 2002 à 1,8 ± 0,9 en 2 012 ce qui correspond à une monothérapie prescrite chez 47 % des hypertendus contre 56 % en 2002.
Sur cette période de dix ans, la prescription de diurétiques, des IEC et des bêtabloquants est restée stable mais il y a une augmentation pour les antagonistes calciques de 23 % en 2002 à 47 % en 2 012 et pour les antagonistes calciques qui passent en dix ans de 24 à 34 %.
Le traitement par bithérapie qui conercnait 26 % d’hypertendus en 2002 est proposé à 35 % des patients en 2 012 ; la conséquence directe est d’observer que la fréquence des monothérapies antihypertensives est passé en dessous de 50 % des prescriptions en 2 012. Les combiaisons fixes sont en augmentation (19 % à 30 %) : elles contiennent un diurétique dans 79 % des cas, un ARA2 dans 65 %, un IEC dans 23 % des cas un inhibiteur calcique dans 20 % des cas.
Selon les auteurs la diminution du nombre de patients sous monothérapie antihypertensive peut être considérée comme la marque d’une meilleure utilisation des traitements visant à augmenter l’efficacité des traitements dans l’HTA. L’amélioration du contrôle tensionnel qui passe de 38 % en 2002 à 50% en 2007 et 2012, est à mettre en parallèle avec l’augmentation du nombre de patients recevant une bithérapie.
L’objectif à atteindre en 2015 est fixé à 70 %.
Annales de cardiologie et d’angéiologie, dx.doi.org/10.1016/j.ancard.2013.04.
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